Hans Beck, le directeur du pôle politiques économiques et prospérité de la banque mondiale a plaidé mardi 8 Octobre 2024, pour une meilleure conception des taxes sur la santé. Il affirme que c’est un moyen de rendre ces taxes plus efficaces.
Selon Hans Beck, qui intervenait à l’occasion d’un atelier organisé par la banque mondiale sur les taxes de la santé dans les pays d’Afrique de l’Ouest, des taxes mal conçues ne généreront pas d’améliorations en matière de santé et d’augmentation des revenus fiscaux, et représentent une opportunité perdue.
“Il existe un consensus mondial fort sur la manière dont les taxes sur la santé doivent être conçues. Des preuves accablantes et l’expérience des pays soutiennent l’utilisation de taxes d’accise spécifiques (ou volumétriques) plutôt que des taxes d’accise ad valorem (ou basées sur la valeur)”, a rappelé le directeur du pôle politiques économiques et prospérité de la banque mondiale.
Il soutient que l’augmentation des taxes spécifiques est plus efficace, pour réduire la consommation et améliorer la santé, tout en étant également plus efficace, pour augmenter les revenus fiscaux et faciliter l’administration fiscale.
Notons qu’à propos de l’atelier que son institution a initié, M. Beck a indiqué que la banque mondiale veut entendre des exemples de bonnes pratiques de la des pays membres de la CEDEAO et d’ailleurs en Afrique sur la manière dont ils ont utilisé les réformes de la structure fiscale, passant des taxes ad valorem aux taxes spécifiques.
Il a de ce point de vue noté que l’objectif est de générer des augmentations significatives des taxes, observer des réductions de la consommation et des améliorations de la santé et générer des augmentations significatives des revenus fiscaux.
“La CEDEAO a fait des progrès substantiels à cet égard. En 2017, la directive sur la taxe sur le tabac de la CEDEAO a été réformée, mettant en œuvre une taxe spécifique pour la première fois. Depuis lors, nous avons constaté des progrès remarquables avec 7 pays mettant en œuvre des taxes spécifiques sur le tabac”, s’est-il félicité.
Il assure que l’impact a été remarquable à un point tel que plusieurs pays ont commencé à mettre en œuvre des taxes spécifiques sur l’alcool même si la directive ne l’exige pas encore.
Il signale que cela signifie aussi qu’il reste beaucoup de travail à faire en raison du fait que plus de la moitié des pays n’appliquent pas de taxes spécifiques.
“Et en plus des défis liés à la conception des taxes, les taxes sur la santé dans la CEDEAO sont faibles, moins de la moitié de celles du reste de l’Afrique”, a-t-il noté.
Idrissa GUEYE