Abdel Kader Ndiaye, le président du Syndicat national du Bâtiment et des Travaux publics (SNBTP) a déploré mardi, 25 juin 2024 le fait que l’embellie constatée dans le secteur du BTP ne profite pas aux entreprises sénégalaises, et surtout à la PME / BTP.
Pour ce faire, il a argué de la part de marché cumulée moyenne des entreprises étrangères dans les marchés et immatriculés entre 2019 et 2021, laquelle égale ou dépasse le budget national en valeur. Notons que le président du SNBTP intervenait à l’occasion de l’assemblée générale de sa structure, qui avait pour thème « le partenariat public privé, la préférence nationale, en action ».
Lors de cette activité, il a soutenu que les acteurs de ce secteur constatent ensemble le fait que les freins au développement des entreprises sénégalaises du BTP et surtout de la PME restent liés aux conditions d’éligibilité et au système d’allotissement de la commande publique, surtout en matière de grands travaux.
« Ce sont les raisons qui expliquent l’affaissement de nos entreprises et les difficultés de développement du secteur privé malgré l’affichage des taux de croissance moyenne de 6,6% publiés sur la période 2014-2018 et des taux de croissance respectifs du PIB réel estimés à 5,1% en 2020 et 6,1 % en 2021 », a relevé Abdel Kader Ndiaye.
A son avis, il est à préciser que le volume d’investissement cumulé de 9.685,7 milliards FCFA dans cette période a peu profité à l’entreprise sénégalaise. Et de ce point de vue, il a affirmé que c’est ce qui explique les difficultés de développement du secteur du BTP au Sénégal face en partie à des politiques qui ont généré une croissance extravertie.
Et toujours à propos des problèmes du secteur, il a aussi fait constater que la filière se caractérise par de nombreuses faiblesses, en l’occurrence un cadre institutionnel désorganisé avec l’absence de dispositif de qualification et de classification des entreprises, la prolifération d’organisations professionnelles, la diversité des corps de métiers (bâtiments et travaux publics)…
«La pléthore d’entreprises non qualifiées et de faibles capacités, caractérisée par des insuffisances en matière de formation, un déficit de financement de l’activité remarquable par les difficultés d’accès au crédit et sa cherté, les créances non recouvrées et les longs délais de paiement soulevés par les acteurs de tous sous-secteurs confondus », ont aussi été parmi les problèmes listés par M. Ndiaye.
Il a cependant rappelé que ces problèmes soulevés restent en contradiction avec les statistiques officielles publiées, qui affichent le respect des délais contractuels de paiement par les autorités contractantes.
Il assure toutefois que face à cette réalité et ce diagnostic partagé, l’attitude des patrons des entreprises du secteur du BTP restera positive, il a indiqué que leur attitude récuse le mur de lamentations, pour s’ériger en force de propositions car le temps n’est plus aujourd’hui aux lamentations, mais plutôt à l’action.
Ainsi, quant aux voies de solutions préconisées par sa structure, il y a le partenariat public/privé, qui constitue selon lui, pour le secteur du BTP un prétexte, pour prendre part activement aux débats de l’heure, à travers une démarche participative et un esprit de concertation, de dialogue serein et constructif.
« Le partenariat public/privé nous offre également l’opportunité de contribuer positivement à la réflexion sur les grands défis de notre développement, par la pertinence de notre force de proposition, que nous avons préférée au mur de lamentations », a-t-il expliqué.