La croissance économique sénégalaise considérablement ralentie au cours du second semestre 2023, selon la banque mondiale

 

Un rapport de la baque mondiale sur la situation économique du Sénégal en 2023 indique que l’instabilité politique a considérablement ralenti la croissance du pays au cours du second semestre 2023, tandis que le resserrement des marchés financiers internationaux et régionaux a aggravé les déséquilibres budgétaires extérieurs.

Par rapport aux développements économiques récents, le rapport précise toutefois que l’économie sénégalaise s’est montrée résiliente en 2023 dans un contexte de tensions politiques conjuguées à une inflation persistante quoiqu’en baisse. La croissance du PIB réel est estimée à 4,3 % – 1,5 % par habitant en 2023 – soit supérieur au taux de croissance de 3,8 % enregistré en 2022 et au-dessus des projections initiales de 4,1 %.

« Après avoir atteint un pic de 9,7 % en 2022, l’inflation a reculé à 5,9 % en 2023. L’ambition de consolider les finances publiques envisagée dans la loi de finances 2023 s’est matérialisée même si le déficit global a été un peu plus élevée que prévu. Le déficit du compte courant s’est considérablement amélioré, permettant ainsi d’augmenter les réserves internationales », souligne le rapport de l’institution de Bretton Woods.

l’initiative prise par la banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui a consisté à relever ses taux d’intérêt directeurs de 150 points de base cumulés depuis la mi-2022, à 3,5 % pour les appels de fonds et à 5,5 % pour la facilité de prêt marginal a aussi figuré dans le rapport.

A propos des perspectives, la banque mondiale affirme que celles-ci restent globalement positives, avec l’engagement des autorités pour des réformes structurelles majeures et l’amélioration de la transparence, mais elles dépendent d’un solide engagement en faveur de la stabilité macroéconomique.

Le document ajoute aussi que le Sénégal a relativement bien résisté aux multiples chocs, l’incidence de la pauvreté restant relativement inchangée à 37,5 % en 2021/2022 contre 37,8 % en 2018/2019, malgré la pandémie.

« Les Sénégalais pauvres restent concentrés dans les zones rurales et plus fortement dans le bassin arachidier. La baisse observée de la consommation par habitant a été surtout ressentie par les ménages plus aisés », note le rapport.

En ce qui concerne, le taux de croissance moyen des plus pauvres, la banque mondiale signale qu’il a été moins négatif que celui des plus aisés, ce qui a entraîné une diminution des inégalités aux niveaux aussi bien national qu’urbain et rural.

Idrissa GUEYE

Author: admin