En Afrique, la consommation d’engrais est la plus faible du monde. Cette situation déjà liée au faible niveau d’accessibilité des intrants pourrait encore s’aggraver dans un contexte mondial marqué par la hausse des prix des fertilisants.
La Banque africaine de développement (BAD) cherche à se procurer environ 500 000 tonnes d’engrais pour livraison aux pays d’Afrique de l’Ouest d’ici fin août. D’après Reuters qui cite une source proche de l’organisation panafricaine, les nations concernées sont notamment le Mali, le Burkina Faso et le Ghana.
Dans les détails, la BAD pourrait s’approvisionner à hauteur de 200 000 tonnes d’engrais phosphatés et mélangés depuis le Maroc et de 300 000 tonnes d’urée à partir du Nigeria. Grâce à cette opération, l’institution financière entend aider plusieurs nations du continent qui doivent faire face à une flambée des prix des engrais en raison du conflit entre l’Ukraine et la Russie, premier fournisseur mondial d’engrais.
Cette situation qui entrave leur accessibilité pour les petits producteurs conduit à une baisse du niveau d’application de l’intrant dans les exploitations, ce qui impacte directement la production de plusieurs denrées de base comme le maïs et le riz. Ceci alors que le continent souffre déjà d’un déficit d’approvisionnement de 2 millions de tonnes par an selon la BAD.
Plus globalement, cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’allocation de 1,5 milliard $ annoncée par l’institution financière le 20 mai dernier pour soutenir la production alimentaire sur le continent.
Selon les données de la FAO datant de 2018, la consommation d’engrais du continent tourne autour de 25 kg/ha contre une moyenne mondiale de 120,7 kg/ha.