La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tient depuis ce jeudi 02 juin 2022, à Dakar, la célébration du 47ème anniversaire de son existence. Cet événement qui est placé sous le thème : « Défis de la CEDEAO dans le cadre de la Vision 2050 » a réuni autorités étatiques, représentants diplomatiques, institutions, acteurs économiques venus de tous les pays membres et de pays partenaires…
Échanger sur les défis auxquels l’organisation communautaire doit faire face en perspective des objectifs fixés à l’horizon 2050, c’est, entre autres, le sens de la manifestation qui réunit, pour une durée de trois jours, plusieurs personnalités venues de différents pays membres de la CEDEAO et même au-delà. Après 47 années d’existence, l’heure est au bilan des différentes réalisations et à l’identification des nouveaux défis qui se dressent sur la route vers l’atteinte des objectifs contenus dans la Vision 2050.
La cérémonie d’ouverture de cette manifestation a été présidée par le ministre sénégalais de la Justice, Me Malick Sall, en présence de plusieurs ambassadeurs tels que celui du Maroc, de l’Israël et de la Sierra Léone.
À l’entame de son discours, le garde des Sceaux a mis l’accent sur les nombreuses réalisations à mettre au crédit de l’organisation Ouest-africaine. « Notre organisation a réalisé des progrès considérables en matière de libre circulation des personnes et des biens au point d’être citée parmi les références au niveau continental. Grâce au schéma de libéralisation des échanges qui se veut un instrument de promotion et d’intensification des échanges intercommunautaires, la CEDEAO est devenue, une zone de libre-échange effective », souligne le ministre.
Sur le plan purement économique, M. Sall a évoqué les opportunités que constitue le marché de la CEDEAO, lequel regroupe, selon lui, plus de 310 millions de consommateurs. Dans ce cadre, il poursuit pour dire que l’adoption d’un Tarif Extérieur Commun (TEC) par l’organisation, consacre l’avènement de l’union douanière, étape décisive après la zone de libre-échange vers la création du marché unique.
M. Sall n’a pas manqué de signaler, toutefois, que la route est encore longue pour que la CEDEAO ne réussisse à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée, notamment dans la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace. Ce qui, à son avis, n’entame en rien la pertinence de cette entité.
De nouveaux défis
Au cours du panel qui a suivi la cérémonie d’ouverture, le professeur Mohamed Ben Omar Ndiaye, ancien directeur général de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO) a largement exposé sur les défis auxquels doit faire face la CEDEAO dans le cadre de la Vision 2050. Il s’agit, entre autres, de créer une connexion entre les organisations régionales et les structures locales, promouvoir l’agriculture et l’industrialisation, rendre la croissance plus inclusive et résiliente, développer le secteur privé et améliorer le climat des affaires et la compétitive et développer le secteur énergétique.
Pour sa part, Mme Khady Fall Tall présidente de l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO-WAWA) a plaidé pour une meilleure prise en compte des préoccupations des femmes de la sous-région dans les politiques de l’Organisation. Elle a notamment relevé les difficultés que rencontrent les opératrices économiques au niveau des frontières. Par ailleurs, Mme Tall a suggéré l’augmentation des investissements dans le secteur de l’agriculture et la valorisation des produits locaux. Par ailleurs, elle a aussi invité la CEDEAO à améliorer le volet de la communication auprès des populations pour une meilleure appropriation de l’entité et des projets.
Sanou BADIANE (BIE)