Madame Fall Ramatoulaye est la Directrice générale de Wizall Money Sénégal. Elle s’est entretenue avec Challenges économiques en marge d’un atelier sur la digitalisation organisé par Ecobank Sénégal et destiné aux Fintechs. Mme Fall parle de son entreprise, du secteur et des relations qui devraient exister entre les Fintechs, leurs partenaires les banques commerciales et la banque centrale.
Comment se porte Wizall Sénégal en ce moment ?
Comme vous le savez, le secteur des Fintechs est en pleine mutation. Nous nous efforçons d’avoir la meilleure offre pour nos clients. Nous essayons également de nous adapter aux exigences du marché. L’objectif final que nous visons à Wizall est la satisfaction du client et lui rendre la vie facile comme nous l’avons exprimé dans notre slogan « Wizall pour faciliter la vie ».
Notre plateforme génère aujourd’hui plus d’une dizaine de milliards par mois, en termes de flux de monnaie électronique. Nous ne sommes pas seulement au Sénégal, nous sommes présents dans d’autres pays de la sous-région comme le Burkina, le Mali et en Côte d’Ivoire. Et nous sommes également filiales de la banque Atlantique laquelle est notre société mère au Sénégal. C’est la BCP qui est actionnaire à Wizall Sénégal.
Quels types de relations devraient exister entre vous les Fintechs et les banques commerciales et au-delà la banque centrale ?
C’est un sujet central dans la mesure où, nous ne sommes pas émettrices de monnaie électronique, c’est la banque qui est émettrice de monnaie. Nous signons des conventions avec les banques. Ces conventions nous permettent de faire de la distribution. Dans ce processus, la Fintech est en étroite collaboration avec la banque. Mais, une fois que processus achevé, nous n’avons presque pas de visibilité sur les relations qui existent entre la banque commerciale partenaire et la banque centrale. Et, nous aimerions être dans ce processus pour être sûr que les produits que nous adressons à la clientèle sont bien répercutés à la banque centrale. Afin aussi de permettre à la banque centrale de mieux comprendre ce que nous faisons. Sinon, cela va prendre beaucoup de temps. C’est nous qui concevons les produits, et c’est la banque qui les présente. Je pense que dans ce processus, il faut créer une passerelle qui puisse permettre aux fintechs de mieux expliquer à la banque centrale ce qu’elles font. Toutefois, nous avons noté maintenant une amélioration dans ces relations. Parce que la banque centrale invite les fintechs à présenter et poser des questions, ce qui n’était pas le cas avant. Nous nous réjouissons de ce changement parce qu’il montre que la banque centrale comprend maintenant l’importance des fintechs dans l’écosystème.
Est-ce que entre vous et les banques, il n’existe pas une sorte de concurrence ?
Non pas du tout ! C’est plutôt une relation de partenariat et de facilitation pour le client final. Nous sommes tous là pour le client. Pour illustrer ce que je viens de dire, je vous donne un exemple : Les banques ont des heures d’ouverture et de fermeture, les fintechs n’en ont pas. Aujourd’hui, les points de distribution, les points de relais ont des heures d’ouverture beaucoup plus longues. Cela permet au consommateur d’avoir son argent quand il le veut et où il le veut. Vous l’avez entendu lors des débats, la création d’une agence bancaire demande énormément de ressources pour la banque. Et elle ne peut peux pas être partout. Les fintechs ont cette possibilité-là. Nous avons aussi la possibilité d’avoir beaucoup plus de partenariat afin de pouvoir permettre au client de bénéficier de tous les avantages que nous offrons.
Propos recueillis par :
Aliou Kane Ndiaye