Le rythme de progression de la dette africaine la rend « insoutenable »

Ousmane Diagana, vice président de la Banque mondiale

Dans un entretien accordé au Magazine de l’Afrique, le vice-président de la banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et centrale, Ousmane Diagana a abordé de manière très objective la question de la dette africaine. Elle a atteint un niveau qui peut laisser croire qu’il sera très difficile au pays africains de continuer à faire face, c’est-à-dire de pouvoir honorer le service de la dette. C’est pourquoi d’ailleurs, certains chefs d’Etat demandent tout simplement une annulation d’une partie de ce lourd fardeau pour les économies africaines. Cette lourdeur de la dette se reflète sur  le déficit budgétaire des pays de la sous-région Afrique de l’ouest. Cette grandeur a en effet explosé. Par exemple, pour  le Sénégal, le déficit budgétaire  est passé à plus de 5% du PIB, alors  que des efforts soutenus l’avaient ramené à 3%.   « Nous avons constaté, ces dix dernières années, que le volume de la dette a triplé en moyenne en Afrique de l’Ouest. Ce n’est pas soutenable dans la durée » a indiqué Ousmane Diagana dans cet entretien. C’est pourquoi a-t-il expliqué « nous travaillons avec les pays sur un système d’endettement bien plus porteur de développement pour assurer que les objectifs de toute politique d’endettement soient atteints». Il a soutenu que la dette est certes nécessaire pour financer le développement et des investissements parfois très élevés. Toutefois a précisé M.Diagana la dette devrait être transparente. Et tel n’est pas souvent le cas. L’argent de la dette n’est pas utilisé à bon escient. A l’en croire, la traçabilité des ressources devrait être garantie et le reporting fait de manière sûre. C’est en tout cas   les conditions d’obtention des avantages attendus de la dette selon le vice-président de la banque mondiale.

Ceci pour financer des investissements durables et assurer les conditions du remboursement de la dette par les bénéfices générés par l’endettement lui-même.