
C’est une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Mme Corinne Deléchat, qui a effectué une mission virtuelle du 6 au 27 avril 2021, sur le Sénégal, afin de conduire la troisième revue du programme appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE). Au finish, le FMI a examiné la requête des autorités sénégalaises sur un accord de financement combiné sur dix-huit mois, au titre de la facilité de crédit de confirmation (FCC) et du mécanisme d’accord de confirmation.
Un constat a été fait par l’équipe du FMI sur le Sénégal. « En dépit d’un environnement difficile, les résultats obtenus par le Sénégal, dans le cadre du programme appuyé par l’ICPE sont restés satisfaisants ». Tous les objectifs quantitatifs à fin 2020 ont été atteints, sauf celui portant sur la part des contrats de marchés publics passés en entente directe, qui a dépassé le plafond fixé dans le programme en raison des marchés publics qui ont dû être conclus dans le cadre de l’urgence sanitaire de lutte contre la COVID-19, relève la mission du FMI. L’exécution du budget a abouti à un déficit de 6,4 % du PIB, en ligne avec l’objectif révisé du programme. Au plan structurel, six des neuf objectifs de réforme établis pour fin décembre 2020 ont été atteints, mentionne le communiqué du FMI.
Cependant, l’équipe dirigée par Mme Corinne Deléchat considère que « toutefois, les perspectives macroéconomiques sont devenues moins favorables depuis l’adoption de la loi de finances initiale 2021 ». D’après le FMI, « la résurgence de la pandémie de COVID-19 au Sénégal et chez ses principaux partenaires commerciaux, ainsi que la hausse des cours des produits de base entraînent une révision à la baisse de la prévision de croissance, à 3,7% en 2021 (contre une prévision initiale de 5,2%) et à 5,5% en 2022 ».
Un accord de financement sur dix-huit mois au titre de l’ICPE
Au terme de la mission, le Sénégal et le FMI sont parvenus à un accord, sur l’approbation de la troisième revue du programme appuyé par l’ICPE. Dans les faits, le communiqué de la mission indique que « le nouvel accord de financement, au titre duquel le Sénégal demande accès à 453 millions de DTS (soit 140% de sa quote-part au FMI, environ 650 millions de dollars ou 350 milliards de francs CFA), va contribuer à soutenir la riposte des autorités face à la crise sanitaire et à promouvoir la relance de l’économie. Il s’appuiera sur les objectifs de réforme du programme ICPE en cours et sera exécuté parallèlement à ce dernier.
Par ailleurs, le FMI estime que pour garantir une croissance soutenue tirée par le secteur privé et préserver la viabilité de la dette ; les autorités s’engagent à assurer l’efficacité des nouvelles dépenses au titre du programme d’urgence en faveur des jeunes et à accélérer les réformes structurelles en cours pour stimuler l’investissement privé et favoriser la création d’emplois. Ainsi, le FMI rappelle, qu’il est est prévu la mise en place d’un guichet unique dans chaque département, pour offrir aux jeunes des conseils, des services de placement, l’établissement d’un identifiant unique et une base de données sur les bénéficiaires du programme d’urgence. En outre, le FMI souligne qu’il est « important d’accélérer les réformes de la gestion des droits fonciers et de propriété, ainsi que celles liées à la formation professionnelle, qui sont soutenues par le Pacte du G-20 avec l’Afrique, tout en continuant de développer les dispositifs de protection sociale pour renforcer la résilience des ménages vulnérables ».
Moustapha Dia