La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) et la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont organisé, ce 19 novembre 2025, une rencontre stratégique avec les chefs d’entreprise. Objectif : sensibiliser le secteur privé sur le règlement R06 relatif aux relations financières extérieures, afin de sécuriser les flux financiers internationaux et renforcer la compétitivité des entreprises sénégalaises.
La Chambre de Commerce de Dakar a accueilli une journée de sensibilisation consacrée au règlement R06 sur les relations financières extérieures. Transparence, rapatriement des recettes d’exportation et compétitivité internationale étaient au cœur des échanges entre les opérateurs privés et les autorités financières. Dans son allocution, Abdoulaye Sow, Président de la CCIAD, a rappelé que la maîtrise des flux financiers internationaux constitue un enjeu majeur pour la stabilité macroéconomique et la crédibilité de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). « Une économie moderne est une économie qui maîtrise ses flux financiers », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité pour les entreprises de respecter les obligations de domiciliation des exportations, de rapatriement des recettes et de cession des devises. Selon lui, la conformité réglementaire est non seulement un moyen d’éviter les sanctions, mais aussi un levier pour sécuriser les opérations, attirer les investissements étrangers et améliorer l’image des entreprises sénégalaises auprès de leurs partenaires internationaux. Le règlement R06 vise à moderniser les procédures, accroître la transparence et favoriser l’intégration des économies de l’UEMOA dans les échanges mondiaux. Pour les opérateurs privés, il s’agit de transformer les obligations réglementaires en opportunités de compétitivité et de croissance.
« La croissance économique du Sénégal est projetée à 7,8 % en 2025 »
François Séne, Directeur national de la BCEAO, a pour sa part insisté sur l’importance du dialogue avec le secteur productif. Il a rappelé que la croissance économique du Sénégal est projetée à 7,8 % en 2025, portée par le pétrole, le gaz et la diversification du tissu productif. « Notre objectif est de clarifier les zones d’ombre et de renforcer la confiance entre les entreprises et les banques intermédiaires agréées », a-t-il déclaré. Les échanges ont permis aux chefs d’entreprise d’exprimer leurs préoccupations, notamment sur les difficultés liées au rapatriement des recettes d’exportation, et de proposer des solutions pour améliorer la conformité. Cette rencontre a marqué une étape importante dans le dialogue entre le secteur privé, les autorités financières et les banques, dans une logique de partenariat durable.
En unissant leurs forces, la CCIAD et la BCEAO adressent un signal fort aux opérateurs économiques : la conformité n’est pas une contrainte, mais un atout stratégique. Elle devient le socle d’une compétitivité internationale et d’une croissance inclusive, ouvrant la voie à un avenir où les entreprises sénégalaises pourront s’imposer avec crédibilité sur la scène mondiale.
Mamadou SY
