Vers la reprise du bras de fer entre l’Etat sénégalais et la norvégienne PetroNor

Le Sénégal envisage de devenir un producteur de pétrole, d’ici 2023. Si la production doit démarrer par le champ Sangomar, d’autres périmètres importants doivent aussi entrer en production. Cependant, ils font l’objet de disputes de nature à empêcher le bon déroulement de leur développement.

Après plusieurs dialogues avec Dakar pour trouver un accord sur le différend qui les oppose, depuis deux ans, sur les licences Rufisque Offshore Profond (ROP) et Sénégal Offshore Sud Profond (SOSP), la norvégienne PetroNor a annoncé qu’aucune avancée notable n’a été réalisée. La société a décidé de reprendre le processus d’arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).

En effet, en mai 2020, PetroNor et le Sénégal s’étaient entendus pour suspendre ledit arbitrage sur une période de six mois afin de parvenir à un résultat satisfaisant pour les deux parties, grâce à un règlement à l’amiable, mais sans succès.

Pour rappel, la compagnie qui contrôle ROP et SOSP à hauteur de 90%, revendique le titre de propriété des périmètres, après que les autorités sénégalaises ont révoqué ses droits sur place pour manquement présumé aux obligations d’exploration. Il faut savoir que ces blocs d’une superficie de 14 216 km2 font partie des plus importants en matière de prospectivité dans le pays.

« Nous avions espéré une issue différente, compte tenu de nos efforts proactifs et flexibles et de l’avancement des discussions au cours des derniers mois. Cependant, nous n’avons pas été en mesure de trouver un terrain d’entente. Les négociations ont sans aucun doute été entravées par l’impossibilité de se rendre à Dakar, en raison de la pandémie et les changements ministériels tout au long des négociations. La force de notre position n’a pas changé, et nous allons maintenant faire avancer les choses par des canaux indépendants. Nous restons également ouverts à un réengagement si le gouvernement peut proposer une solution qui soit mutuellement bénéfique pour notre société et le peuple sénégalais », a expliqué Eyas Alhomouz, président de PetroNor.

PetroNor, qui est cotée à Oslo, avait également initié une procédure arbitrale en Gambie pour protéger ses 100% d’intérêts sur les blocs A1 et A4, car le gouvernement avait donné l’ordre à la société de quitter ses eaux. Ceci, parce que l’entreprise n’a pas respecté ses engagements de travail. En fin de compte, la société a réussi à conclure un accord avec les autorités gambiennes pour conserver la licence A4, mais a renoncé à faire toute réclamation liée au droit de propriété sur le bloc d’exploration A1.

Outre le Sénégal, PetroNor possède également des actifs au Congo, en Gambie et au Nigeria.

(Agence Ecofin)  

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