Échanges commerciaux Égypte-Sénégal : L’huile d’arachide, l’huile de coton et le sésame, ces produits qui intéressent fortement les Égyptiens

Son Excellence Khalef Aref, Ambassadeur d’Égypte au Sénégal, a effectué une visite de travail et d’amitié à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD). Accompagné de M. Tamer Korayem, ministre plénipotentiaire et chef du Bureau commercial de l’Ambassade, le diplomate égyptien a été reçu en audience par le président de la CCIAD, M. Abdoulaye Sow. Les échanges ont porté sur la dynamisation des relations commerciales entre les deux pays, avec l’identification de plusieurs pistes de partenariat prometteuses.

L’Égypte et le Sénégal entretiennent des relations diplomatiques depuis 1960, année de l’indépendance du Sénégal. L’Ambassadeur a rappelé que l’Égypte fut le premier pays à reconnaître le Sénégal en tant qu’État souverain. En 2025, les deux nations célébreront les 65 ans de leurs relations bilatérales. À cette occasion, S.E. Khalef Aref souhaite organiser des manifestations économiques réunissant des hommes d’affaires égyptiens et sénégalais, en partenariat avec la CCIAD.

Réouverture du Bureau commercial égyptien

Un des objectifs de cette visite était de présenter le nouveau chef du Bureau commercial de l’Ambassade, M. Tamer Korayem. Ce Bureau, qui vient de rouvrir après deux ans de fermeture, a pour mission de relancer et d’intensifier les échanges commerciaux entre les deux pays. S.E. Khalef Aref a déploré le faible niveau des échanges actuels, qu’il juge bien en deçà des attentes, et appelle à un rapprochement entre les secteurs privés sénégalais et égyptien.
M. Abdoulaye Sow partage cette ambition. Il a notamment souligné que le conseil d’affaires créé entre les deux pays n’est pas pleinement opérationnel. Il a plaidé pour sa redynamisation afin de renforcer les liens entre les opérateurs économiques.

Un marché égyptien ouvert aux produits sénégalais

Lors de l’entretien, l’Ambassadeur a mis en lumière les opportunités offertes par le marché égyptien pour les producteurs sénégalais, notamment en ce qui concerne l’huile d’arachide, l’huile de coton et le sésame. Ces produits font actuellement l’objet d’une forte demande en Égypte. À titre d’exemple, la demande en graines d’arachide s’élève à 6 000 tonnes.
Conscient de l’interdiction d’exportation des graines d’arachide au Sénégal, l’Ambassadeur a affirmé que l’Égypte est prête à acheter de l’huile d’arachide déjà transformée sur place. « Nous voulons de l’huile d’arachide et sommes disposés à l’acheter », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, une entreprise égyptienne spécialisée dans la fabrication de matériel électronique (téléviseurs LCD, ampoules) envisage de nouer un partenariat avec des acteurs sénégalais pour l’ouverture d’une usine de production au Sénégal.

Une coopération alignée sur la vision Sénégal 2050

Pour M. Abdoulaye Sow, le modèle de coopération proposé par l’Égypte s’inscrit pleinement dans la vision Sénégal 2050, qui prône l’industrialisation du pays. Il a suggéré l’organisation de missions d’affaires réciproques pour renforcer les liens entre acteurs économiques. Les deux institutions ont également convenu de partager leurs bases de données d’exportateurs respectifs.
Enfin, sur le plan du transport, l’Ambassadeur a sollicité l’appui de la CCIAD pour la reprise du vol direct entre l’Égypte et le Sénégal. Ce service avait été suspendu après seulement trois mois d’exploitation, en raison des coûts élevés à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD).

Sanou BADIANE (BIE)

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