Sur neuf mois, Ecobank affiche une augmentation de ses revenus et une baisse des coûts du crédit, compensés, dans les résultats exprimés en dollars, par la dépréciation des monnaies africaines.
Ecobank a dégagé un bénéfice avant impôt de 491 millions de dollars pour les neuf premiers mois de 2024, sur un produit net bancaire de 1,5 milliard $. Le groupe panafricain fait état d’une qualité de crédit « stable », avec un ratio de prêts non performants de 6,6% et un coût du risque de 1,58%.
Jeremy Awori, PDG du groupe Ecobank, détaille : « Pour les neuf mois se terminant le 30 septembre, les revenus nets du groupe, après ajustement pour la dépréciation des devises africaines par rapport au dollar, ont augmenté de 17 % à taux de change constant pour atteindre 1,5 milliard $ ».
En Afrique de l’Ouest francophone, son bénéfice avant impôt pour les neuf premiers mois de 2024 a atteint 243 millions $, reflétant une augmentation de 4% en termes nominaux et en monnaie constante.
Sur la période, le bénéfice avant impôt progresse de 26 % à taux de change constant, tandis que le bénéfice attribuable aux actionnaires d’ETI a augmenté de 28 % à 232 millions $. La banque affiche un rendement des capitaux propres tangibles (ROTE) de 32,9 % et une croissance de 4 % du bénéfice par action, qui a atteint 0,94 cents.
« Ces résultats soulignent notre résilience et notre engagement, y compris dans un contexte économique difficile auquel les gouvernements africains s’attaquent activement par le biais de politiques fiscales et monétaires », commente Jeremy Awori. Selon qui ces résultats illustrent également « la force de notre modèle d’entreprise diversifié et notre engagement inébranlable à mettre en œuvre notre stratégie de croissance, de transformation et de rendement (GTR) ».
Au cours des trois derniers trimestres, relate le PDG, Ecobank a réalisé « des progrès significatifs dans le cadre de son programme de transformation ». Et d’ajouter : « Nos attentes de croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices reposent sur le renforcement de nos lignes d’activité centrées sur le client, ce qui nous permet de fournir les produits et les services dont nos clients ont besoin. Nous simplifions les opérations et développons de nouvelles offres. En outre, nous continuons à investir dans nos plateformes technologiques afin de maximiser notre potentiel. Nous avons donc restructuré notre organisation pour mettre l’accent sur le client, créant ainsi de nouvelles opportunités pour atteindre nos objectifs. »
Des dépenses maîtrisées
Ecobank a bouclé récemment une émission d’euro-obligations de 400 millions $, qui a été sursouscrite 2,1 fois par des investisseurs internationaux et africains, « ce qui témoigne de la confiance des investisseurs dans notre stratégie GTR », se félicite Jeremy Awori. « Au-delà des opportunités de croissance dans tous les secteurs d’activité, nous posons des bases solides pour atteindre l’excellence sur chacun de nos marchés, un client à la fois. »
Dans le détail, Ecobank précise que l’augmentation des revenus et la réduction des coûts de crédit ont été les principaux moteurs de cette croissance, malgré une dépréciation significative de la plupart des devises de l’Afrique subsaharienne.
La hausse du bénéfice reflète la forte croissance des revenus nets d’intérêts et la gestion efficace des coûts du crédit, bien que la hausse des charges d’exploitation l’ait partiellement compensée. Les revenus nets du groupe, qui combinent le revenu net d’intérêts et les revenus autres que d’intérêts, sont restés stables à 1,486 milliard $, contre 1,492 milliard $ au cours des neuf premiers mois de 2023.
Cependant, les revenus nets ont augmenté de 17 % à taux de change constant, principalement en raison des effets positifs de la hausse des taux d’intérêt, de la réduction des marges sur les dépôts en raison d’une augmentation des dépôts à faible coût et d’une augmentation des soldes des titres d’investissement, en particulier dans l’UEMOA.
La banque de financement et d’investissement (BFI) a généré des revenus nets de 768 millions $, soit une augmentation de 2 % ou de 15 % à taux de change constant par rapport à l’année précédente.
La banque commerciale a déclaré des revenus nets de 418 millions $, en hausse de 1 % ou de 16 % à taux de change constant. Cette augmentation est due à des gains significatifs dans les prêts et services commerciaux, à des commissions plus élevées sur les paiements de gros, et à des gains de réévaluation épisodiques dus à la volatilité des taux de change sur certains marchés.
Les services bancaires aux consommateurs ont enregistré des revenus nets de 372 millions $, soit une légère baisse de 1 %, bien qu’ils aient augmenté de 19 % à taux de change constant. Cette baisse est principalement due à l’augmentation des revenus liés aux paiements et aux dépôts.
Les dépenses d’exploitation du groupe pour les neuf premiers mois de 2024 ont totalisé 810 millions $ (-1 %) ; toutefois, le ratio coûts/revenus – une mesure de l’efficacité – a légèrement diminué, passant de 53,7 % contre 54,5 % en 2023.
Le groupe affiche une hausse de ses charges de dépréciation brutes sur les prêts et avances, à 220 millions $. Attribuant cela à des charges de dépréciation plus importantes au Ghana et en Côte d’Ivoire, entre autres éléments.
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