Plusieurs ministres africains et responsables gouvernementaux en charge des infrastructures et des transports ont appelé la Banque africaine de développement, jeudi à Abidjan, à renforcer son soutien et son leadership pour que le continent soit mieux intégré afin d’aboutir à la plus grande zone de libre-échange du monde.
« Nous lançons un appel à une implication plus forte de la Banque africaine de développement », ont-ils déclaré de concert, dans le cadre d’un panel de haut niveau organisé en clôture de la deuxième édition du Forum des Transports, qui s’est tenue du 18 au 20 septembre dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire à l’initiative du Groupe de la Banque africaine de développement.
« Nous félicitons la Banque, mais elle doit aller plus loin et réunir les partenaires pour atteindre les objectifs du Forum, pour mettre l’accent sur les corridors et le réseau ferré. Il faut nous donner les moyens d’avancer dans les recommandations », a plaidé Luc Sorgho, ministre de l’Infrastructure et du Désenclavement du Burkina Faso.
Le vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement, chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation, Solomon Quaynor, a salué les échanges entre les ministres sur les politiques et stratégies transfrontalières ainsi que les solutions proposées pour en finir avec les goulots d’étranglement. « Votre participation au Forum, avec un tel niveau d’échanges, est stimulante », a-t-il lancé à leur endroit.
L’importance stratégique des corridors transfrontaliers est un impératif pour tous les pays, car ils permettent de fluidifier la circulation des biens et des personnes et renforcent la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour atteindre ses objectifs d’échanges intra-africains qui feront du continent la plus grande zone de libre-échange au monde.
Matar Ceesay, secrétaire permanent du ministère des Transports, des Travaux et des Infrastructures de la Gambie, s’est félicité de « la richesse des échanges sur la connectivité intra-africaine qu’il faut absolument renforcer. Les corridors permettent d’accélérer l’intégration africaine. Il faut avancer dans la réalisation de l’autoroute Abidjan-Lagos, Abidjan-Bamako-Dakar et d’autres routes transrégionales. Il faut supprimer les barrières et renforcer l’intégration », a-t-il lui aussi lancé.
Pour améliorer les échanges à l’échelle du continent, il est nécessaire que les pays travaillent ensemble pour résoudre les difficultés communes, ont admis les ministres participant au panel.
« Pourquoi n’atteint-on pas les objectifs ? », a questionné Joshua Sacco, vice-ministre aux Transports et au Développement des Infrastructures du Zimbabwe. Selon lui, les entités sous-régionales comme la CEDEAO ou la SADC, entre autres, doivent être mobilisées pour atteindre les objectifs formulés par les États.
« La Banque africaine de développement a apporté le soutien adéquat pour la mise en place des corridors, mais je recommande de mettre en place une Facilité pour les corridors ferroviaires afin de relever le volume des échanges par voie ferrée », a suggéré, pour sa part, le ministre des Infrastructures, de l’Équipement et de l’Habitat social du Burundi, Dieudoné Ndayikunda Dukundane, appelant à un partage d’expérience continu.
La bonne gouvernance est également un point essentiel, selon Sarra Zaafrani Zenzri, ministre tunisienne de l’Équipement et du Logement, qui a souhaité « que les experts africains restent en contact après ce Forum et renforcent leurs relations pour plus de coopération ».
Face aux défis de l’intégration économique, de la connectivité et de la fluidité des réseaux de transport, les pays africains ont l’obligation de renforcer leur coopération pour accélérer la mise en œuvre des bonnes pratiques. En tant que première institution de financement des infrastructures en Afrique, la Banque africaine de développement est un partenaire de choix pour réaliser les objectifs.
Eric Ntagengerwa, chef de la division des transports et de la mobilité à la Commission de l’Union africaine, a engagé les ministres présents au Forum d’Abidjan à prendre les devants et à « renforcer notre coopération avec la Banque africaine de développement ». Un appel qui a été entendu par le vice-président du Groupe de la Banque, Solomon Quaynor, attentif aux préoccupations exposées par les ministres des pays membres de l’institution.
La deuxième édition du Forum des Transports a enregistré la présence de nombreux ministres et responsables sectoriels venus de l’ensemble du continent, parmi lesquels le Nigérian David Umahi, du ministère fédéral des Travaux publics, Jean Jacques Bouya, ministre du Développement, de l’Équipement du Territoire et des Travaux Publics du Congo, John Mutorwa, vice-Premier ministre namibien et ministre des Travaux et des Transports, et Ambrosio Sitoe, secrétaire permanent au ministère des Transports et des Communications du Mozambique.
Source: (BAD)