Au premier semestre 2023, l’Etat ivoirien avait dépensé 332 millions $ en exonérations fiscales. Alors que le pays déploie des réformes pilotées par le FMI pour rationaliser les exonérations et dépenses fiscales, celles-ci s’affichent en hausse au premier semestre 2024.
En Côte d’Ivoire, les exonérations fiscales et douanières ont coûté 467 millions $ à l’Etat au premier semestre 2024, selon une annonce faite en Conseil des ministres, le mercredi 18 septembre.
Dans le détail, les exonérations douanières, représentant 63% du total, concernent principalement la « fiscalité de porte », tandis que 37% relèvent de la fiscalité intérieure. Cela signifie que plus de 296 millions $ ont été consacrés aux exonérations sur les produits importés contre près de 171 millions $ sur les activités internes durant la période.
« Les secteurs ayant bénéficié des exonérations les plus importantes sont principalement l’industrie, les services, l’administration et les BTP », a précisé le gouvernement ivoirien.
Ces exonérations visent généralement à faciliter les investissements publics, soutenir certains secteurs et encourager les investissements privés. Dans des circonstances exceptionnelles, telles que la covid-19 ou les conséquences de la guerre russo-ukrainienne, elles ont permis de réduire le coût des produits de base pour les populations.
Avec un taux de pression fiscale d’environ 14 %, inférieur au seuil de 20% fixé par l’UEMOA, le gouvernement ivoirien a entrepris depuis 2023, en collaboration avec le FMI, un programme de réformes pour « rationaliser les exonérations et les dépenses fiscales ». Ce programme inclut également la suppression des subventions sur les produits de première nécessité.
Cependant, les exonérations continuent d’augmenter, avec une hausse de 40,6% par rapport au premier semestre 2023. Bien que leur impact sur l’économie ne soit pas encore précisé, elles représentent plus de 20% des recettes fiscales de l’Etat, dans un contexte de forte croissance économique en Côte d’Ivoire.
(Agence Ecofin)