Alioune Ndiaye, conseiller technique au ministère des finances et du budget du Sénégal a indiqué mardi 23 juillet 2024, qu’une provision d’un montant de 30,758 milliards FCFA, équivalent à 52 millions de dollars, est inscrite dans la loi de finances 2024 pour la gestion des risques climatiques et de catastrophes au Sénégal.
L’objectif de la démarche des autorités sénégalaises s’explique selon lui, par la prise en compte par l’Etat du Sénégal du changement climatique, notamment les risques de catastrophes, dans le cycle de planification.
Le conseiller technique au ministère des finances et du budget a ajouté qu’outre l’approche budgétaire, le Sénégal est également membre de l’African Risk and Capacity (ARC), depuis 2012, avec la souscription à diverses polices d’assurances, notamment contre le risque de sècheresse et celui du déficit de pâturage, pour un montant de 195 millions de dollars.
“De plus, notre pays expérimente, depuis 2019, le programme Replica, avec la mise en place d’une couverture contre les impacts des pandémies. Dans ce même registre, un projet de police d’assurance contre le risque d’inondation est en phase de structuration”, a insisté Alioune Ndiaye.
Il a tenu à signaler pour le dernier cas énuméré que la compagnie d’assurance ARC s’est engagée à finaliser la modélisation du produit, entamée avec trois pays pilotes, en l’occurrence le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana, pour une meilleure capitalisation.
Précisons que M. Ndiaye intervenait à l’occasion d’un atelier sur le diagnostic du financement des risques et catastrophes organisé par l’Etat du Sénégal, à travers le ministère des finances et du budget, en collaboration avec la Banque mondiale et le secrétariat du global Shield ou bouclier mondial.
Il faut rappeler que l’objectif de cet atelier, qui se tient de 23 au 24 juillet 2024 à Dakar est de partager avec les parties prenantes nationales impliquées les travaux en cours au Sénégal ainsi que les prochaines étapes pour le financement des risques climatiques et de catastrophes (FRC).
De façon spécifique, cette activité vise à présenter les conclusions du diagnostic sur le financement des risques climatiques et de catastrophes au Sénégal élaboré par la banque mondiale, entamer les discussions pour l’élaboration d’une stratégie nationale, afin de renforcer la résilience financière de notre pays face aux catastrophes et lancer le processus national, à l’initiative de global shield.
Parallèlement, le représentant du ministre des finances et du budget à cet atelier a affirmé que de manière plus structurelle, la volonté de l’État du Sénégal de financement des risques climatiques et de catastrophes se traduit par l’élaboration d’un budget vert, annexé au projet de loi de finances pour l’année 2024, qui présente une politique fiscale et une allocation budgétaire sensibles aux effets du changement climatique.
En outre et conformément à la mise en œuvre de l’Article 6 de l’Accord de Paris, le Sénégal envisage de participer aux marchés internationaux du carbone et de mettre en place un instrument national de tarification du carbone, en partenariat avec la Banque mondiale.
L’objectif visé, avec ces instruments, est de permettre l’accès à de nouveaux financements de la politique climatique.
Il a par ailleurs annoncé que le Sénégal a adopté, il y a juste quelques mois, un nouveau cadre réglementaire de la gestion des investissements publics (GIP), à travers le décret n°2023-2142 du 31 octobre 2023, qui permettra une meilleure prise en charge de la résilience climatique au cours des différentes phases du cycle de gestion des projets.
Il a aussi noté que l’Etat du Sénégal s’est doté, depuis septembre 2023, d’un document-cadre pour le financement des projets intégrant les dimensions climatiques, environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
Et il a expliqué que ce document-cadre facilite l’identification de projets sensibles aux effets du changement climatique et garantit une prise en compte adéquate des considérations sociales et environnementales dans les investissements publics, avec, en perspective, l’intégration des mécanismes de financement des risques de catastrophes.
“D’autres initiatives, appuyées par nos partenaires financiers, sont en cours de réalisation, pour mieux intégrer la problématique du changement climatique et la gestion des risques y afférents dans les politiques publiques”, a aussi déclaré M. Ndiaye.
Il a de ce point de vue souligné qu’il s’agit notamment de l’élaboration du rapport national sur le changement climatique et le développement (CCDR) et de celle d’une stratégie de financement des risques climatiques et de catastrophes (FRC), avec l’assistance technique de la BM.
Idrissa GUEYE