Ousmane SONKO, Premier ministre du Sénégal
Au lendemain de sa prestation de serment en avril dernier, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé un audit complet des secteurs minier, pétrolier et gazier. L’objectif est de renégocier certains contrats « défavorables » au pays.
Le gouvernement sénégalais a annoncé, dans un communiqué publié le mercredi 10 juillet 2024, la mise en place d’un comité d’examen, dont les travaux pourraient aboutir à la renégociation de certains accords conclus avec des sociétés étrangères dans les secteurs stratégiques.
« Le Premier ministre a informé le Conseil des ministres de la mise en place, sur instruction du président de la République, par arrêté en date du 3 juillet 2024, d’un comité d’examen des contrats conclus dans les secteurs stratégiques », a indiqué le gouvernement.
« Ce comité a pour mission principale d’analyser, dans les contrats susvisés, la présence centrale de l’intérêt national ainsi que ses mécanismes de sauvegarde en vue d’assurer, le cas échéant, les objectifs d’équilibre requis », a-t-il ajouté.
Le ministre sénégalais de l’Energie et des Mines, Birame Souleye Diop, avait déjà annoncé, le 11 avril dernier, que l’exécutif renégociera, si nécessaire, les contrats miniers, pétroliers et gaziers conclus avec les compagnies opérant dans le secteur extractif.
Quelques jours auparavant, le président Bassirou Diomaye Faye, avait annoncé un audit complet des secteurs minier, pétrolier et gazier, honorant ainsi une promesse de campagne consistant à rediscuter les accords conclus avec les compagnies étrangères sur les ressources naturelles du pays.
Selon certains acteurs politiques locaux, la renégociation des contrats conclus dans les secteurs stratégiques serait une option risquée pour le Sénégal, dans la mesure où elle pourrait provoquer des tensions avec les investisseurs et impacter l’attractivité du pays.
L’ex-président Macky Sall avait déjà estimé, dans un entretien publié le 19 mars par Bloomberg, que la renégociation des contrats pourrait avoir un impact négatif sur l’économie.
« Les contrats peuvent être améliorés, mais franchement penser qu’on peut changer les contrats déjà signés avec les compagnies n’est pas possible. Ce serait désastreux pour le Sénégal », avait-il fait remarquer.
(Agence Ecofin)