La Côte d’Ivoire améliore son statut économique

La croissance de la Côte d’Ivoire devrait s’installer autour de 6,4% l’an ces trois prochaines années, pour une inflation revenant progressivement dans les normes communautaires.

Satisfecit du FMI (Fonds monétaire international) à l’égard de ses programmes engagés en Côte d’Ivoire, qui représentent un total de 4,8 milliards de dollars. Dans ce contexte, l’institution va accorder 570 millions d’euros très prochainement, afin d’appuyer les initiatives économiques en cours.

Techniquement, cette décision fait suite à une « évaluation des services » de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la facilité de résilience et durabilité (FRD). Les accords approuvés en mai 2023, estime le FMI, ont contribué à préserver la stabilité macroéconomique, ainsi qu’un risque modéré de surendettement.

Le maintien de la dette à un niveau compatible avec une note modérée de surendettement « devra rester une priorité », considère le FMI qui salue la gestion prudente de la dette par le gouvernement ivoirien.

Si les défis liés au changement climatique demeurent, et sont même « croissants », ils font l’objet d’un appui distinct. « L’engagement continu des autorités en faveur des réformes dans le cadre des deux programmes devrait soutenir la transformation de la Côte d’Ivoire vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme et renforcer sa résilience au changement climatique. »

Et le FMI d’insister : la mise en œuvre du programme a été « solide » jusqu’à présent, tous les critères de réalisation étant respectés.

Plus généralement, l’économie de la Côte d’Ivoire reste résiliente dans un contexte mondial toujours difficile, considèrent les économistes du FMI. Malgré une production de cacao plus faible que prévu, les perspectives à moyen terme restent favorables et ont été stimulées par une consommation et une demande d’investissement toujours fortes, ainsi que par de nouvelles activités dans le secteur de l’exploration et de la production d’hydrocarbures.

Les risques sont devenus plus équilibrés, ce qui se traduit par un intérêt accru de la part des investisseurs étrangers et par le relèvement des notations et des perspectives par les agences de notation, note le FMI, qui fait allusion au relèvement de la note de Moody’s, en mars 2024.

Ne pas se laisser griser

Les économistes prévoient une croissance de 6,5% cette année, pour une inflation qui reviendrait à un rythme annuel inférieur à 3%, en fin d’année. En 2024, le déficit des comptes courants devrait se réduire à 3,8 % du PIB, et le déficit budgétaire devrait se consolider davantage pour atteindre 4 % du PIB. La croissance devrait atteindre 6,4 % tant en 2025 qu’en 2026.

Et le FMI de féliciter les autorités ivoiriennes dans leur détermination à accroître les recettes fiscales à moyen terme et à mettre en œuvre la stratégie nationale de mobilisation de recettes, approuvée en mai 2024. Un effort soutenu est attendu de la part des autorités pour augmenter les recettes fiscales de 0,5 point de PIB, chaque année entre 2024 et 2026, grâce à des mesures nouvelles, permanentes et de haute qualité en matière de politique fiscale et d’administration de l’impôt.

D’importantes réformes structurelles sont en cours, afin d’améliorer le climat des affaires et d’accroître la participation du secteur privé au développement du pays. À cette fin, les améliorations de la transparence et de la responsabilité des entreprises publiques, le renforcement de la gouvernance et de l’intégrité financière, ainsi que l’investissement dans le capital humain, l’inclusion financière élargie et la résilience climatique, afin de soutenir une croissance plus élevée de la productivité, seront déterminants.

Attention à la tentation du relâchement, prévient l’exigeant FMI. Les recettes fiscales attendues, ainsi que toute manne provenant de prix à l’exportation du cacao plus favorables, « ne devraient pas affaiblir la détermination à mener des réformes ». Ainsi, sera-t-il essentiel de redéfinir les priorités en matière de dépenses d’investissement et de dépenses non prioritaires pour préserver l’objectif de déficit, si des pressions imprévues sur les dépenses devaient résulter de la détérioration de la situation en matière de sécurité régionale. « En outre, les efforts déployés par les autorités pour continuer à rationaliser les dépenses non prioritaires sont les bienvenus », préviennent les économistes.

De même, le maintien de la dette à un niveau compatible avec une note modérée de surendettement « devra rester une priorité », considère le FMI qui salue la gestion prudente de la dette par le gouvernement ivoirien.

Enfin, l’institution de Washington invite le gouvernement à poursuivre une politique de croissance élevée et « inclusive », tirée par le secteur privé, notamment en renforçant la gouvernance, l’inclusion financière et en réduisant le coût de l’activité économique. Ce dernier point fait allusion au coût élevé du secteur de l’électricité.

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