Au terme d’un premier trimestre marqué par la maîtrise des charges et une dégradation de la qualité du portefeuille, Ecobank affiche une hausse de ses résultats.
Un début d’année satisfaisant pour Ecobank. Le groupe bancaire panafricain affiche une hausse de 20% de son bénéfice imposable, à 150 millions de dollars, principalement en raison d’un « levier d’exploitation positif », commente la communication financière. Le bénéfice avant provisions ressort d’ailleurs en hausse de 11%. Le résultat net, en hausse de 3%, est à 105 millions $.
La dynamique a continué de bénéficier de l’impact net favorable de la hausse des taux sur les actifs productifs d’intérêts et des commissions générées par les volumes de paiements et de transactions sur une activité clientèle modeste. Les revenus nets de la banque d’investissement ont augmenté de 8%, grâce à la hausse des taux et de la gestion de trésorerie. Les revenus nets de la banque commerciale ont augmenté de 8%, bénéficiant de la hausse des paiements et des commissions de gestion de trésorerie. Les revenus nets des services bancaires aux consommateurs ont augmenté de 2 %, grâce aux marges sur les dépôts et aux paiements.
Les produits d’intérêts nets pour le premier trimestre 2024 se sont élevés à 289 millions $, en hausse de 9 % ou 36 % à taux de change constant, et la marge d’intérêts nette s’est établie à 5,6 %.
Les revenus autres que d’intérêts ont diminué de 5 % ou, à taux de change constant, ont augmenté de 22 % pour s’établir à 207 millions $ au premier trimestre de 2024. Enfin, les charges d’exploitation du groupe pour le premier trimestre 2024 s’élèvent à 267 millions $, en baisse de 4 %. L’« augmentation sous-jacente des dépenses est due à une combinaison de coûts liés à l’inflation, de coûts liés au personnel et de coûts associés à la croissance de l’activité, à la distribution et à la technologie », commente le groupe. Le ratio coûts/revenus, une mesure de l’efficacité, s’est amélioré pour atteindre 53,8 % au cours du trimestre actuel, contre 57,3 % au cours du trimestre de l’année précédente.
À noter que dans l’UEMOA (hors Nigeria), le bénéfice avant impôt pour le premier trimestre 2024 s’inscrit à 74 millions $, en hausse de 4 %, bénéficiant d’une croissance des revenus supérieure aux dépenses d’exploitation.
Des conditions économiques difficiles
« Nous avons réalisé des progrès significatifs dans notre stratégie Croissance, Transformation et Rentabilité (GTR), comme en témoigne la croissance des revenus dans toutes nos activités », commente auprès de ses actionnaires Jeremy Awori, directeur général du groupe Ecobank.
« Les résultats du trimestre ont été solides et ont démontré les avantages de la diversification et de la croissance des activités malgré l’incertitude liée aux baisses de taux, à l’inflation persistante, à la pression sur les devises africaines, et aux risques géopolitiques. Nos revenus ont augmenté de 13 millions de dollars pour atteindre 496 millions $. » À taux de change constant l’augmentation a été encore plus robuste, atteignant 114 millions $.
Jeremy Awori évoque « une maîtrise des charges », qui a entraîné une amélioration du coefficient d’exploitation à 53,8 %, « avec des améliorations au sein de nos activités ».
Et le directeur général de se félicité que les dépôts des clients aient augmenté de 3,9 milliards $, à taux de change constant pour atteindre 19,2 milliards $ « grâce aux efforts continus de mobilisation des dépôts, améliorant la liquidité du bilan ».
Toutefois, compte tenu des conditions macroéconomiques difficiles, la qualité du portefeuille s’est légèrement détériorée, comme prévu, « et nous continuons à travailler de manière appropriée avec les emprunteurs ».
Le dirigeant rappelle que mi-avril, Ecobank a remboursé « avec succès » une euro-obligation de 500 millions $ sur cinq ans, « démontrant la solvabilité du groupe et ses capacités de financement ». Dès lors, « nous continuerons de nous concentrer sur les fondamentaux bancaires, en gérant nos transactions quotidiennes avec discipline et efficacité, et en faisant le meilleur pour nos clients. Nous sommes confiants dans notre stratégie de répondre aux besoins de la clientèle, collaborateurs, communautés, actionnaires et autres parties prenantes, et nous ne ménagerons aucun effort pour mener à bien nos initiatives de transformation », conclut Jeremy Awori.
Le Magazine de l’Afrique