Saer Niang, le directeur général de l’ARCOP
Un atelier de formation conçu au profit des cadres expérimentés en marchés publics et des représentants des agences d’exécution des projets de la Banque Mondiale de la région de l’Afrique de l’Ouest et du centre, se tient à Dakar. L’activité est animée par les experts internationaux Rana Rizkallah et Lorna Milne du cabinet de conseil en passation des marchés publics Merrill Solutions Ltd.
L’atelier se fixe comme objectif de présenter aux participants les concepts clés de la commande publique durable en définissant le contexte régional et mondial, en décrivant les obstacles et avantages et en explorant les opportunités de la commande publique durable tout en les liant aux objectifs politiques plus larges des gouvernements et aux engagements internationaux.
Saer Niang, le directeur général de l’autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) a souligné que cet atelier est un prolongement des activités déjà entamées avec des partenaires au développement.
« Les achats publics durables (APD) se présentent aujourd’hui comme un concept stratégique visant à intégrer les considérations économiques, sociales et environnementales dans le cycle de passation des marchés publics », a relevé Saer Niang.
Le directeur général de l’ARCOP a aussi estimé qu’en plus de présenter d’énormes avantages potentiels, les APD épousent parfaitement les objectifs de développement durable des Nations Unies et la mission révisée de la Banque mondiale visant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à stimuler la prospérité sur une planète vivable.
A propos du cas du Sénégal, il a rappelé que les achats publics durables sont consacrés dans le cadre réglementaire et législatif de la commande publique et reposent sur 3 piliers.
« D’abord le pilier économique garantissant un accès privilégié des Pme et des acteurs de l’économie sociale et solidaire à la commande publique. Le pilier social favorisant la protection et garantissant l’accès à l’emploi pour les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap. Enfin et non des moindres, le pilier environnemental. Il est devenu un aspect essentiel dans tous les achats publics », a listé Monsieur Niang.
Et en ce qui concerne le cas du Sénégal, il a aussi fait remarquer que le nouveau code des marchés publics au Sénégal exige désormais des autorités contractantes, des achats écologiques et des techniques réduisant l’impact nocif sur l’environnement.
Il s’est parallèlement félicité de la collaboration entre l’ARCOP et la Banque mondiale, laquelle a atteint, selon lui, sa vitesse de croisière tout en interpellant le maximum d’acteurs et parties prenantes incontournables dans la promotion d’un développement économique durable.
Au-delà des stratégies et politiques nationales appuyées pour contribuer aux objectifs de développement, la Banque mondiale oriente son engagement dans l’appui au verdissement de l’économie. Notre collaboration permettra sans doute de jeter toutes les bases de la transformation durable et inclusive de l’économie sénégalaise», a-t-il déclaré.
Il faut noter que l’autre objectif escompté de cet atelier est d’approfondir la compréhension et l’amélioration des compétences des participants en matière d’intégration de la durabilité dans les marchés publics.
Xavier Bonneau, le directeur des opérations de la banque mondiale au Sénégal a insisté sur le fait qu’en Afrique de l’Ouest, les marchés publics représentent environ 11,5 % du PIB des pays de la sous-région soit un total d’environ 80 Milliards de dollars dépensés chaque année en biens, services et travaux.
Xavier Bonneau a considéré que dépensés à bon escient, les marchés publics représentent un important levier économique pour assurer le bien-être social et une croissance économique durable.
« Les achats publics durables transcendent l’idée d’un simple slogan ou d’un concept à la mode, ils sont en train de devenir un principe clé de gouvernance. La Banque mondiale a intégré cette réalité dans sa vision renouvelée: mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée sur une planète vivable », a dit le directeur des opérations de la banque mondiale au Sénégal.
Et à propos de l’atelier de formation, il a estimé qu’elle peut à terme aider à exploiter le pouvoir de l’approvisionnement pour générer des impacts durables, pour fournir des services publics et des infrastructures de haute qualité, promouvoir la durabilité et l’atteinte des objectifs en matière de changement climatique, soutenir les micro, petites et moyennes entreprises, encourager l’innovation, le commerce et la compétitivité, et renforcer l’inclusion sociale et réduire la corruption.
Idrissa GUEYE