Réunis en Assemblée générale à Saint-Louis, les membres de l’Union Nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) ont saisi l’occasion pour visiter le pont bascule de la Chambre de Commerce de la Région, installé à Mbodiène-Walo, le mardi 23 Avril 2024. Ainsi, le président de l’Institution Consulaire de Saint-Louis (CCIASL) Cheikh Mouhamadou Sourang a lancé un vibrant plaidoyer pour l’exploitation des différents ponts bascules en souffrance depuis 3 ans. L’opérationnalisation de ces outils de pesage permettra une meilleure maîtrise des statistiques de la production de riz dans la Vallée du Fleuve Sénégal pour mieux asseoir l’autosuffisance alimentaire du pays.
Composée de présidents et de secrétaires généraux des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (CCIAS), la délégation de l’UNCCIAS (dirigée par Abdoulaye Sow), a visité, sous un soleil de plomb, le pont bascule installé par l’Institution Consulaire de Saint-Louis, à Mbodiène-Walo, sur la RN 2, en allant vers Richard Toll.
Dans un contexte de promotion de la souveraineté économique du pays, ces membres de l’Union Nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal, réunis dans le Nord du pays, ont jugé utile de visiter ces infrastructures de pesage installées par la CCIA de Saint-Louis depuis 3 ans, mais qui ne sont pas encore opérationnelles, malgré leur utilité.
Outre le pont bascule de Mbodiène-Walo, il y a un pont à Ndioum et un autre à Mboundom. Chacun de ces 3 ponts bascules peut peser 100 tonnes par opération, explique Cheikh Mouhamadou Sourang, le président de la Chambre de Commerce de Saint-Louis. Cette Institution Consulaire a, selon lui, ficelé ce projet pour lever toute équivoque sur le tonnage du riz produit dans la Vallée du Fleuve Sénégal.
Utilité des ponts bascules de la CCIASL
En 2017, rappelle-t-il, l’ancien président de la République (Macky Sall) avait prôné l’autosuffisance alimentaire. Ainsi, la CCIASL a voulu jouer sa partition, en installant 3 ponts bascules à des points stratégiques, au niveau de ce bassin rizicole, entre autres stratégies.
Pour connaître la production de riz dans la Vallée du Fleuve Sénégal, la méthode habituellement utilisée, consiste à multiplier la superficie emblavée par le rendement. Cependant, le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et l’Agriculture de Saint-Louis estime que les statistiques issues de ce calcul ne sont pas toujours fiables.
Pour renverser la tendance, Cheikh Mouhamadou Sourang a exposé la problématique à l’ancien directeur du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) Mamadou Ndione (maire de Diass), au cours d’une édition du Salon International de l’Agriculture (SIA) de Paris.
Fiabilité des statistiques de la production de riz
Conscient de l’importance des statistiques fiables dans la maîtrise de la production de riz, le directeur du COSEC d’alors a accepté de financer le projet de la CCIASL pour l’acquisition des ponts bascules.
Ainsi, le président de la Chambre de Commerce de Saint-Louis a adressé des correspondances aux autorités de l’ancien régime (président de la République, ministre du Commerce) et au directeur de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal (SAED) pour que tout le riz produit dans la Vallée soit pesé par ces ponts installés pour garantir la fiabilité des données. « Malheureusement jusqu’à présent, nous n’avons pas de retour », se désole-t-il.
C’est pourquoi, Cheikh Mouhamadou Sourang a saisi l’occasion pour lancer un appel aux nouvelles autorités de l’Etat du Sénégal, en l’occurrence le nouveau président de la République (Bassirou Diomaye Diakhar Faye), le Premier ministre (Ousmane Sonko), le ministre du Commerce (Dr Serigne Guèye Diop) et le ministre de l’Agriculture (Dr Mabouba Diagne), pour que les ponts bascules de la Chambre de Commerce de Saint-Louis puissent fonctionner.
Pour mieux asseoir l’autosuffisance en riz
En dépit des chiffres annoncés sur la production de riz local, les importations de cette céréale, une denrée de grande consommation, ne cessent d’augmenter, d’après l’hôte de la délégation de l’UNCCIAS. En voie de conséquence, le président de la CCIASL estime qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas.
Pour une meilleure maîtrise de la production de riz dans la Vallée du Fleuve Sénégal, la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Saint-Louis envisage de constituer, au niveau des ponts bascules, des équipes composées d’agents de l’Institution Consulaire, de la SAED et du Contrôle économique (relevant du ministère du Commerce), etc. Une bonne connaissance du tonnage de riz local permettra, selon lui, de mieux asseoir l’autosuffisance alimentaire.
Joseph SENE (BIE)