Edoh Kossi Amenounve, Directeur général de la BRVM
A première vue, les indices BRVM 10 et Composite ont donné l’image d’une mauvaise performance de la BRVM en 2020. Mais sur cette place de marché, les investisseurs ont eu beaucoup d’autres opportunités et événements positifs.
Une valeur moyenne de transactions de 980,24 millions de francs CFA (1,8 million $) a été réalisée chaque journée d’activités sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan en 2020, apprend-on du bilan et des perspectives présentés le 20 janvier par Edoh Kossi Amenounve, le directeur de cette institution.
Cette performance traduit la hausse de la valeur des transactions qui a atteint 246 milliards FCFA contre 136 milliards FCFA en 2010. C’est la meilleure performance de transactions boursières depuis 2018. C’est aussi l’un des points positifs d’un marché boursier qui a évolué dans un contexte international marqué par la covid-19.
Un autre aspect positif de la BRVM en 2020 est le dynamisme de son compartiment en charge des obligations. La capitalisation y a atteint les 6051,4 milliards FCFA, en augmentation de 43% en comparaison avec celle de 2019. Dans ce contexte, et malgré une baisse de 7,4% de la capitalisation des actions, la valeur globale des titres enregistrés sur la BRVM a atteint 10 961 milliards FCFA. C’est son plus haut niveau pour une période annuelle depuis 2016.
De même, le ratio de liquidité qui mesure le volume des transactions sur le nombre de titres négociables (flottant) est légèrement remonté légèrement à 3,6%. Enfin, il y a eu au profit des investisseurs, une hausse de 38,4% sur les valeurs, comme les paiements des dividendes, les remboursements sur obligations et autres. Elles ont atteint une valeur de 1055,3 milliards FCFA.
C’est aussi le plus haut niveau depuis 2016. Dans le détail, 300,5 milliards FCFA d’intérêts ont été payés à ceux qui investissent sur les obligations émises. 97 milliards FCFA de dividendes ont été payés par les sociétés cotées. Edoh Kossi Amenounve a présenté ces différents aspects, comme informations supplémentaires à l’analyse des performances de la Bourse régionale, au-delà de la simple lecture de l’évolution des indices.
« Notre action au niveau des bourses n’est pas une action de court terme. Nous travaillons pour les 30 voire 50 prochaines années. C’est vrai, nous sommes sensibles à l’évolution des indices, mais ce n’est pas cela le cœur du métier des bourses. Nous sommes davantage là pour transformer les économies, travailler pour le développement durable. Nous suivons les indices et le comportement des marchés, et nous travaillons à ce que cela ne soit pas des facteurs de découragement des investisseurs. Mais nous travaillons dans le fonds sur ce qui doit faire en sorte que les bourses africaines jouent leurs rôles », a-t-il fait savoir commentant la question des performances indicielles.
Sur ce plan-là en effet, la BRVM n’a pas connu une évolution positive. Ses principaux indices que sont le BRVM 10 et le BRVM Composite ont terminé 2020 sur des pertes de valeurs respectives de 12,2% et 8,7%. Or, c’est le compartiment des actions qui cumule le plus d’investisseurs individuels.
Un autre point d’amélioration est celui du ratio des cours sur bénéfice. Désigné sous l’appellation PER, on note qu’à la fin du mois de décembre 2020, il était à 10%. Cela donne une nouvelle marge de progression pour les titres cotés sur ce marché financier. En 2016, il était de 24,25%.
La BRVM veut encourager les acteurs économiques à s’y appuyer pour mobiliser des ressources financières. Avec les incertitudes sur la covid-19, les gouvernements et peut-être d’autres entreprises après la Sonatel et le Port de Dakar en 2020 pourraient venir y lever de la dette. Mais, il faudra aussi trouver le moyen de renforcer la liquidité dont ont besoin les investisseurs de court terme pour leurs stratégies respectives.
La publication des premiers résultats de l’exercice 2020 donnera un meilleur aperçu des nouvelles tendances.
(Agence Ecofin)