La BOAD a les moyens de ses financements

Forte de résultats 2023 en sensible progression, la Banque ouest-africaine de développement lance une série d’investissements particulièrement centrés sur l’Afrique francophone.

 

C’est une BOAD (Banque ouest-africaine de développement) en excellente santé financière qui a décidé, fin mars, neuf nouveaux investissements, pour un montant global de 169,483 milliards de F.CFA (258 millions d’euros).

Entre autres projets, l’institution dirigée par Serge Ekué a approuvé des lignes de refinancement en faveur de BGFIBank Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une ligne à court terme destinée au financement partiel des campagnes cacao et cajou 2023-2024 en Côte d’Ivoire et d’une ligne à moyen terme visant à soutenir les petites entreprises. Les deux opérations de respectivement 15 milliards de F.CFA (22,87 millions d’euros) et 10 milliards de F.CFA (15,24 millions d’euros), ont pour objectif de renforcer les capacités productives et de trésorerie des entreprises qui bénéficient de l’accompagnement de BGFIBanK CI.

En outre, la BOAD appuie les opérations d’African Lease Togo. Son concours, de 5 milliards de F.CFA vise à doter l’institution de ressources adéquates pour lui permettre d’offrir de manière efficiente, des services inclusifs, adaptés aux besoins des petites entreprises.

Dans une optique de court terme, la BOAD a appuyé Manzima Holding SAS à racheter la part de Fonds Amethis Africa Finance au capital de NSIA Participation. Prochainement, apprend-on, NSIA devrait se scinder en deux sous-holdings en charge respectivement des activités bancaires et des assurances. Les prêts se portent à près de 23 milliards de F.CFA (35 millions d’euros).

Pour près de 2 milliards de F.CFA, la BOAD a participé à l’augmentation de capital social de la CRRH-UEMOA (Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’Union économique et monétaire). Cette opération vise à renforcer les fonds propres durs de l’institution afin de préserver sa notation financière.

Sur un plan plus industriel, la banque finance la construction et l’exploitation d’un complexe agro-industriel de transformation de noix de cajou par la Société Bénin Cashew dans la zone industrielle de Glo Djigbé, au Bénin. Ce projet, « reflet de la volonté de l’Etat du Bénin de promouvoir la transformation locale des noix brutes de cajou », pour reprendre les termes de la BOAD, vise à créer de la valeur ajoutée à la filière.

Aider le Bénin à transformer sa noix de cajou

Cinq unités industrielles de transformation de noix brutes de cajou d’une capacité nominale annuelle de 100 000 tonnes et une unité industrielle d’extraction d’huile de coque de noix de cajou d’une capacité annuelle de 20 000 tonnes seront construites et mises en exploitation. La BOAD a misé 10 milliards de F.CFA dans le projet.

Le Bénin avait pour objectif de transformer localement l’ensemble de ses noix de cajou dès 2024 ; le pays avait d’ailleurs interdit d’exporter les noix brutes à compter du 1er avril 2024. Toutefois, l’objectif se révèle déjà trop ambitieux au regard de la hausse de la production et des unités de transformation installées. D’où des mesures dérogatoires à l’interdiction d’exporter, à condition que les unités installées tournent à plein régime. Les exportations seront soumises à autorisation et devront transiter par le port de Cotonou.

En matière de transport, la BOAD finance l’important tronçon Kobo-Kanawolo (47,3 km) de l’Autoroute du Nord, en Côte d’Ivoire. L’objectif est d’accompagner la croissance du trafic le long de ce corridor reliant le port autonome d’Abidjan aux pays de l’hinterland. Il en coûtera pour la BOAD 30 milliards de F.CFA (45,73 millions d’euros).

Voilà qui porte à précisément 8 561,4 milliards de F.CFA (13,05 milliards d’euros) le total des engagements, toutes opérations confondues, de la BOAD, depuis le démarrage de ses activités opérationnelles, en 1976.

 

Un bilan fortifié

Par ailleurs, la BOAD se félicite d’« indicateurs clés en amélioration », qui « dénotent ainsi la consolidation continue de ses performances opérationnelles et financières ».

Serge Ekué, président de la BOAD
Serge Ekué, président de la BOAD.

En 2023, le produit net bancaire de la BOAD a progressé de 19,33%, à 111,033 milliards de F.CFA (169,27 millions d’euros). La BOAD enregistre un résultat net de 36,453 milliards de F.CFA (55,57 millions d’euros, +8,23 %). « Le bénéfice dégagé renforce ainsi les fonds propres de l’Institution et les Fonds spécifiques créés dans ses livres pour soutenir les États », commente la banque dans un communiqué financier.

Le total de bilan s’établit à 3 482 milliards de F.CFA (5,31 milliards d’euros) contre 3 363 milliards de FCFA à fin 2022.

La mise en œuvre opérationnelle de l’augmentation du capital social de 554,350 milliards de F.CFA (845,1 millions d’euros), l’émission de 100 millions de dollars de dettes subordonnées, l’engagement de mesures d’optimisation financière et l’abondement du mécanisme de bonification ont constitué les principaux moyens et leviers d’action de la BOAD au cours de l’exercice 2023.

La BOAD souligne que les agences de notation Moody’s et Fitch ont confirmé leurs notations respectives Baa1 et BBB, de catégorie « Investment Grade ».

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