Dr Abdoulaye Niane, le directeur général de la banque nationale de développement économique (BNDE) annonce avoir réussi à positionner sa banque dans le top 10 des banques de la place de Dakar, avec un total bilan passé de 450 milliards de francs CFA en 2022 à 600 milliards de francs CFA à fin 2023 et un résultat net de 10 milliards de francs CFA contre 400 millions de francs CFA l’année dernière.
En effet, dans un entretien accordé à nos confrères du quotidien national le Soleil, le Dr Abdoulaye Niane a relevé que quand il prenait service en mars 2022, la BNDE se situait au 19e rang dans le classement des banques de la place sur un total de 26 banques fin décembre 2023, en termes d’atterrissage, le total bilan est projeté à 600 milliards de francs CFA, soit une hausse de 33%, positionnant ainsi la BNDE dans le top 10 des banques de la place, soit un record en une année.
« Ces résultats ont été obtenus avec l’appui de l’Etat lors des moments difficiles qui a mieux compris que la BNDE pouvait être un instrument de financement de ses actions, ce qui a été le cas sur le dernier semestre 2023. S’agissant du résultat net, nous tablons sur un bénéfice de 10 milliards de francs CFA à fin décembre 2023, contre environ 400 millions de francs CFA en 2022 », a insisté le directeur général de la BNDE.
Il estime que ces résultats seront les meilleurs enregistrés par la banque depuis le lancement de ses activités, en précisant, qu’il s’agit d’une prouesse dans un contexte marqué par une crise de liquidité et une rareté de la ressource.
A propos de son projet de maillage du territoire national, il a indiqué qu’il y a eu un repli en 2023 sur le nombre d’agences et les investissements à réaliser, en raison du fait selon lui, que sous son magistère, la banque a eu d’autres challenges, ce qui a dû ralentir les efforts d’élargissement.
« Nous avons gelé la plupart de nos investissements pour maîtriser les charges et faire face à la rareté de la ressource. Donc, 2023 n’a pas été une année de gros investissements, nous nous sommes concentrés sur le dispositif existant. Nous avons aussi hérité d’un mécanisme original et très performant appelé l’agence banking qui nous permet d’être présents dans des secteurs reculés et à la banque de ne pas être exposée à trop de charges tout en étant présente dans plusieurs zones », a argué le Dr Niane.
Interpellé par nos confères du Soleil sur le passage du capital social de la BNDE de 11 à 62 milliards de francs CFA, le directeur général de la BNDE a signalé qu’à travers cet acte, l’Etat du Sénégal, en tant qu’actionnaire majoritaire, ambitionne de positionner la banque en qualité de banque de référence.
« C’est vraiment le souhait des autorités et leurs actions confortent ceci. L’Etat a aussitôt libéré sa souscription, soit un montant de 35 milliards de francs CFA aujourd’hui dans nos livres. Les autres actionnaires, en particulier l’institut de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES), la Caisse de sécurité sociale, ne sont pas restés en rade », a-t-il aussi fait remarquer.
Rappelons que l’assemblée générale des actionnaires de la BNDE avait, lors de sa session du 23 novembre 2022, marqué son satisfecit par rapport à la nouvelle direction générale et avait décidé de doter la banque de plus gros moyens, afin d’en faire une banque de référence dans le secteur. L’Etat et les autres actionnaires avaient ainsi décidé d’une augmentation de capital sans précèdent portant celui-ci de 11 à 62 milliards de francs CFA, soit une hausse de 51 milliards de francs CFA.
Par rapport au souhait du gouvernement sénégalais de procéder à la création prochaine d’une grande holding bancaire nationale dont le premier ministre Amadou Ba a fait l’annonce, le Dr Niane a affirmé que l’étude est déjà faite et les choix sont sur la table des autorités, qui sont engagées résolument vers cela.
« Ce projet d’envergure est important pour le Sénégal. Il va donner au pays la possibilité d’avoir un instrument financier stratégique et une souveraineté financière. Dans l’union économique monétaire ouest africaine (UEMOA), le Sénégal fait partie des pays qui maitrisent le moins leur secteur financier à cause justement de l’absence de synergie des entités », a-t-il dit, estimant qu’avec cette holding bancaire, il sera possible d’aller plus vite et plus loin.