L’Etat du Sénégal bénéficiera d’un prêt d’un montant de 74,5 millions d’euros de la banque africaine de développement (BAD). Ce prêt que le conseil d’administration du Groupe de la BAD a accordé, le 1er décembre 2023 à Abidjan, servira principalement à appuyer la mise en œuvre de la première phase du Programme d’appui à la mobilisation des ressources et au développement industriel (PAMRDI).
Il faut rappeler que le PAMRDI est une opération d’appui budgétaire général programmatique en deux phases qui tente de répondre à deux problématiques majeures : accroître la mobilisation de ressources internes pour financer les projets et réformes phares du Plan Sénégal Emergent (PSE), dans un contexte international marqué par des coûts d’emprunts de plus en plus élevés
L’autre problématique que veut régler le PAMRDI est l’accélération des réformes et des projets stratégiques en lien avec l’attractivité des investissements et le développement industriel pour atténuer la forte dépendance extérieure du pays aux produits manufacturés de première nécessité et résorber par ailleurs l’épineux problème du chômage des jeunes et des femmes.
« Ce nouveau programme, approuvé par le conseil d’administration vise à améliorer le cadre macroéconomique et financier du Sénégal à travers l’amélioration de la mobilisation des ressources domestiques, qui passera de 18,2 % du produit intérieur brut en 2022 à 19,4 % en 2024. Le programme soutient plusieurs réformes et mesures en rapport avec la Stratégie de recettes à moyen terme, en cours de mise en œuvre », a noté Chérif Mohamed, le responsable du bureau-pays de la Banque africaine de développement au Sénégal.
Chérif Mohamed a aussi précisé que l’objectif de ce prêt au Sénégal est de permettre au gouvernement de disposer davantage de ressources pour financer les projets et programmes structurants du Plan Sénégal Emergeant (PSE) et améliorer ainsi les conditions de vie des populations.
Précisons que le PAMRDI cible plusieurs objectifs : élargir l’assiette fiscale, améliorer l’efficience dans le contrôle et le recouvrement des impôts et taxes, rendre le pays plus attractif aux investissements privés, promouvoir le secteur privé et sa formalisation, et renforcer la compétitivité industrielle.
Le PAMRDI permettra également de mettre en œuvre la Stratégie de développement du secteur privé (SNDSP), la politique et la stratégie industrielle du pays, ainsi que la stratégie nationale intégrée de formalisation de l’économie informelle (SNIFEI).
Grâce à ce programme, le nombre d’opérateurs économiques du secteur informel ayant le statut d’entreprenant devrait s’accroître pour passer de 0 en 2022 à 30 000 en 2024, dont 30 % de femmes.
Idrissa GUEYE