Le continent africain est à la traîne dans la plupart des indicateurs de progrès industriel, selon la BAD

L’indice de développement est de 0,12 en Afrique, contre 0,54 en Asie de l’Est et 0,45 en Europe occidentale, des statistiques traduisant, pour le cas du continent africain, une faiblesse du rythme de l’industrialisation et de la transformation économique, a relevé la Banque africaine de développement (BAD), jeudi, à Addis-Abeba.

La faible industrialisation du continent s’explique également par le fait que, ‘’en 1970, l’Afrique représentait 2 % de la production manufacturière mondiale’’, et que, ‘’cinquante ans plus tard, en 2021, elle représente toujours environ 2 %’’, a dit Kevin Chika Urama, économiste en chef et vice-président de la BAD.

M. Urama s’exprimait après l’ouverture officielle de la 18e conférence économique africaine, dans la capitale éthiopienne.

Le rythme de l’industrialisation et de la transformation économique en Afrique a été plus lent que la moyenne nécessaire pour sortir les Africains de la pauvreté, a-t-il signalé.

L’Asie a multiplié sa contribution à la production industrielle mondiale par 3,6 en passant de 15 % en 1970 à 54 % en 2021, selon Kevin Chika Urama.

La contribution de la Chine à la production manufacturière mondiale a été décuplée en vingt-huit ans en passant de 3 % en 1993 à 31 % en 2021, a-t-il indiqué.

En 2022, l’Afrique représentait 1 % des exportations mondiales de produits manufacturiers

La valeur ajoutée manufacturière de l’Afrique ne représente que 2,1 % de la valeur ajoutée manufacturière mondiale durant la période 2000-2021, a poursuivi Kevin Chika Urama, soulignant que c’est la plus faible du monde.

En moyenne, ‘’seulement 20 % des exportations africaines en 2022 sont constituées de produits manufacturiers, ce qui représente moins de 1 % des exportations dans le monde’’, a déclaré le fonctionnaire de la BAD.

Selon lui, les matières premières représentent 80 % des exportations africaines de la même année.

Malgré les intentions louables du continent en matière de développement, d’‘’industrialisation inclusive et durable’’ notamment, il ‘’est à la traîne des autres, dans la plupart des indicateurs de progrès industriel et de transformation structurelle’’, a souligné Kevin Chika Urama.

Pourtant, ‘’au cours des deux décennies qui ont précédé la pandémie de Covid-19, l’Afrique s’est engagée dans un processus de transformation économique et a réalisé des progrès substantiels en maintenant une croissance moyenne notable du produit intérieur brut réel et en atteignant la plupart des ODD (objectifs de développement durable) liées à la population’’, a noté M. Urama.

‘’Il existe des exemples de réussite très encourageants’’

Le produit intérieur brut réel a augmenté de 4,5 % par an entre 2000 et 2019 en Afrique, contre une moyenne mondiale de 3,8 %, et certaines économies à la croissance la plus rapide du monde se trouvaient en Afrique, a-t-il signalé.

Ces performances font dire au vice-président de la BAD que ‘’le tableau n’est pas aussi sombre qu’il n’en a l’air’’. ‘’Il existe des exemples de réussite très encourageants’’, a-t-il reconnu.

Selon l’indice d’industrialisation de la Banque africaine de développement en 2022, l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte, la Tunisie et l’île Maurice progressent bien en matière d’industrialisation. Le textile, l’habillement, l’automobile et l’aéronautique sont les principaux secteurs à l’origine de ces bonnes performances.

L’Éthiopie et d’autres pays africains ont fait d’importants progrès au cours des dernières années, a observé Kevin Chika Urama, saluant l’évolution des entreprises du secteur privé en Afrique.

Des représentants de gouvernements et du secteur privé, des experts de l’industrialisation et des chercheurs prennent part à la conférence.

‘’Impératifs pour un développement industriel durable en Afrique’’ est le thème de cette rencontre internationale, qui se poursuivra jusqu’à dimanche.

APS

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