Mamadou Moustapha Ba, le ministre des finances et du budget a réitéré la démarche du Sénégal de prise en compte du changement climatique dans les politiques de développement. A son avis, le choix du Sénégal s’explique en raison du fait qu’il n’est pas épargné, à l’image de l’Afrique de manière générale, par les changements climatiques.
la vulnérabilité du Sénégal au changement climatique ne fait aucun doute et selon Mamadou Moustapha Ba, le ministre finances et du budget, il est urgent, dès lors, de développer des mécanismes de mobilisation de ressources nécessaires pour soutenir les stratégies, plans et actions d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique.
« En effet, avec une contribution d’environ 3% dans le changement climatique, l’Afrique subit de plein fouet les effets du phénomène. Le Sénégal n’est pas épargné, avec la fréquence des sécheresses, l’érosion côtière, la perte de biodiversité et la dégradation des sols, mais surtout la recrudescence des événements extrêmes, notamment les vagues de chaleurs et les inondations », a fait remarquer le ministre des finances.
Notons que Mamadou Moustapha Ba s’exprimait à l’occasion d’un forum de haut niveau sur le financement de l’action climat dont l’objectif est de mobiliser le Secteur privé national et international pour le financement des actions d’atténuation et d’adaptation des chocs, catastrophes et crises climatiques au Sénégal.
A propos des impacts engendrés par les changements climatiques, Mamadou Moustapha Ba a rappelé que l’agriculture, l’élevage, la pêche, les infrastructures et le tourisme, qui constituent les secteurs clés de l’économie sénégalaise sont fortement touchés par les impacts du changement climatique.
Le ministre est revenu sur les initiatives prises par l’Etat du Sénégal, afin de se conformer à l’accord de Paris sur le Climat. Il a notamment cité à titre d’exemples, l’élaboration d’un document cadre de financements durables, qui constitue, selon lui, un référentiel en matière de mobilisation de ressources sur le marché des capitaux pour l’Etat et ses démembrements.
« Ce document sera complété par la Stratégie de financement des risques de catastrophe qui est en cours d’élaboration avec l’assistance technique de la Banque Mondiale. En outre, je viens de signer la lettre d’adhésion du Sénégal au Bouclier mondial, plus connu sous le nom Global Shield, lancée par les pays du G7 et du V20 lors de la COP27 en novembre 2022 », a annoncé le ministre du budget.
Il faut préciser en ce qui concerne le Global Shield que c’est une initiative, qui vise à renforcer la résilience financière des personnes et pays vulnérables face aux risques climatiques croissants. Cette initiative permettra de bénéficier d’appuis au titre du Fonds Fiduciaire du Bouclier mondial, pour le renforcement du volet « adaptation/résilience » au changement climatique.
Mamadou Moustapha Ba a par ailleurs saisi l’occasion du forum de haut niveau sur le financement de l’action climat, pour plaider pour l’octroi de plus de financements, afin que le Sénégal puisse réaliser ses projets et programmes relatifs à la prise en compte des changements climatiques.
« Nos efforts risquent d’être compromis par un manque de financement, qui pourrait entraver la mise en œuvre effective de l’action climat. Ce forum est ainsi l’occasion de réfléchir ensemble, Gouvernants, partenaires institutionnels et secteur privé, sur les mécanismes de financement innovants des composantes atténuation et adaptation des économies sensibles aux chocs, catastrophes et crises climatiques », a plaidé le ministre des finances et du budget du Sénégal.
Idrissa GUEYE