Le Bénin, le Sénégal et la Côte d’Ivoire doivent rembourser 14,5 milliards $ en eurobonds d’ici 2048, majoritairement en euros. Le refinancement de ces obligations est difficile compte tenu des taux d’intérêt croissants et de la perception de risque élevé.
Trois pays d’Afrique de l’Ouest, que sont le Bénin, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, doivent rembourser ensemble 14,5 milliards de dollars d’eurobonds entre le 1er octobre 2023 et le 22 mars 2048 selon des données compilées par l’Agence Umoa-Titres sur la plateforme professionnelle Refinitiv. La majorité de cette somme, soit 9,5 milliards de dollars, doit être payée en euros.
Ces pays ont un arrangement spécial qui leur permet de maintenir une valeur fixe de leur monnaie par rapport à l’euro. Par ailleurs, ils doivent aussi rembourser 4,9 milliards de dollars en obligations en dollars américains. Ces obligations en dollars présentent un risque, car leur valeur peut changer si le taux de change du dollar varie. Trois de ces obligations, d’un total de 1,9 milliard de dollars, doivent être remboursées avant fin juillet 2024.
Ces pays pourraient avoir du mal à refinancer ces dettes. Bien qu’ils aient de bonnes perspectives économiques, les investisseurs les voient comme risqués et moins rentables comparés à d’autres régions comme les Etats-Unis, l’Europe ou l’Asie, où les taux d’intérêt augmentent. De ce fait, l’écart entre les taux d’emprunt de ces pays et les rendements actuels de leurs obligations continue de s’élargir, allant jusqu’à 5% pour certains.
Au total, ces pays avaient emprunté 18,5 milliards de dollars sur le marché international, espérant bénéficier de taux d’intérêt plus bas que sur leur marché local. Mais la crise de la Covid-19 et les incertitudes mondiales ont fait changer la donne. Les Etats-Unis ont augmenté leurs taux d’intérêt, poussant les investisseurs à quitter les marchés plus risqués, y compris ceux où une annulation de la dette était en discussion.
Un défi pour ces pays est que l’argent emprunté a souvent été utilisé pour des projets de développement ou pour gérer leur dette externe. Maintenant, ils doivent mettre en place des réformes économiques pour générer suffisamment de revenus en devises et rembourser leurs dettes.
(Agence Ecofin)