La BIDC, qui a déjà consacré près de 50% de ses engagements à des infrastructures dans la CEDEAO, apporte aussi un financement essentiel à l’autoroute Dakar – St-Louis au Sénégal, un projet régional stimulant l’intégration et le commerce.
Un an après avoir engagé 60 milliards FCFA pour le tronçon Tivaouane-Mekhe (28 km) de l’autoroute Dakar – Tivaouane – Saint-Louis au Sénégal, le Conseil d’administration de la BIDC a donné son aval hier 2 octobre 2023, pour une rallonge de 15 milliards FCFA.
« Spécifiquement, bien que le prêt ait été contracté par le gouvernement du Sénégal, le projet a une implication régionale, renforçant l’intégration et boostant le commerce, car la route traversera le Sénégal pour rejoindre la Mauritanie » a déclaré George Agyekum Donkor, président de la banque.
Le tronçon Tivaouane – Mekhe fait partie intégrante de La Côtière qui s’étend sur au moins 200 km. Il constitue un segment important de l’autoroute Dakar – Rosso qui connecte le Sénégal à son voisin mauritanien, en traversant les régions septentrionales, greniers agricoles du pays notamment (riziculture) et zones au potentiel minier et touristique important.
Selon un rapport de la BAD, le projet devrait permettre de diminuer de 60% le temps de trajet vers ces grandes villes côtières du nord, et de réduire de 80% les coûts d’exploitation des véhicules. Au niveau régional, il s’agit d’un élément clé du corridor transafricain N°1, axe routier majeur qui devrait relier Le Caire à Dakar, et faciliter la connectivité entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord.
Flopée de bailleurs
D’après une étude préliminaire de la BAD en 2019, le coût global de cette infrastructure pivot du Plan Sénégal Émergent est estimé à 572 milliards FCFA. Selon la répartition, le tronçon Dakar – Tivaouane nécessitera 175 milliards FCFA, tandis que Tivaouane – Saint Louis prendra 347,03 milliards FCFA, avec un ajout de 50,12 milliards FCFA pour les équipements de péage.
Outre la BIDC, plusieurs institutions financières dont la BID, la BOAD et la BAD, la BADEA, le fonds OPEP, le fonds saoudien et le Kuwait fund for Arab economic development (KFAED) contribuent au financement, en plus des apports de l’État sénégalais.
Lors de sa visite à Dakar en novembre 2021, un accord d’investissement avait été signé avec les autorités sénégalaises devant le secrétaire d’État américain Antony Blinken, marquant la participation du groupe américain d’ingénierie et de construction Bechtel au projet. Blinken avait affirmé que ce projet offrirait « un accès amélioré, plus sûr et plus rapide à Saint-Louis, une région en passe de devenir un carrefour des activités agricoles et de l’industrie pétro-gazière du Sénégal ».
(Agence Ecofin) –