Un atelier s’est tenu mardi à Dakar dans le but d’emmener les migrants sénégalais à valoriser les transferts monétaires qu’ils effectuent au profit de leurs proches, a constaté l’APS.
C’est une initiative de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF) et du Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF).
Les migrants sénégalais ont transféré 1.600 milliards de francs CFA à leurs proches en 2021, ce qui représentait 10,5 % du produit intérieur brut du Sénégal de la même année, selon Habib Ndao, le secrétaire exécutif de l’OQSF, un observatoire placé sous la tutelle du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
Le but de l’atelier est, selon M. Ndao, de ‘’sensibiliser les migrants sur les possibilités qu’offre le service numérique pour des investissements productifs’’.
Il s’agit aussi de favoriser l’épargne et d’‘’orienter’’ les montants transférés vers des secteurs pouvant générer des emplois, a-t-il dit.
La pandémie de Covid-19 a éveillé les mentalités, a-t-il ajouté, estimant que les migrants doivent penser à investir les montants transférés dans des secteurs productifs.
Pour y arriver, il faut pousser les Sénégalais vivant à l’étranger à ‘’utiliser le secteur formel’’, a souligné Habib Ndao.
Les outils de transfert d’argent doivent être accessibles et d’un usage facile en même temps, selon le secrétaire exécutif de l’OQSF. ‘’Auparavant, un transfert d’argent devait parvenir au bénéficiaire après plusieurs jours.
Aujourd’hui, il s’effectue de manière instantanée’’, a rappelé M. Ndao, soulignant que les opérateurs de transfert d’argent ont gagné aussi la confiance des usagers.
Amil Aneja, de l’UNCDF, a parlé, lui aussi, de l’apport des transferts d’argent à l’économie sénégalaise. Ces transactions monétaires sont ‘’des leviers’’ importants qu’il est possible d’utiliser pour réduire la pauvreté des ménages qui en bénéficient, a-t-il dit.
‘’Ces transferts sont très souvent la seule source de revenus des familles, qui les reçoivent et finissent par les dépenser pour la nourriture, la santé et le logement’’, a fait remarquer Amil Aneja.
L’atelier donne l’occasion de ‘’discuter des incohérences qui peuvent exister entre les régulateurs [du transfert d’argent] et les ministères de tutelle’’, selon M. Aneja. Il est utile, a-t-il poursuivi, de ‘’mettre en place un système cohérent, qui permette de tirer le plus grand profit des transferts effectués par les migrants’’.
APS