Ecobank élabore une nouvelle « feuille de route »

Présentant les résultats 2022 du groupe qu’il dirige depuis quelques semaines, le directeur général d’Ecobank, Jeremy Awori, a dévoilé que la nouvelle orientation du groupe panafricain permettrait d’accélérer la croissance de certains segments, dans une approche davantage dirigée vers les clients.

 

Ecobank publie des résultats 2022 conformes aux attentes. Toutefois, la légère réduction du dividende témoigne de la prudence du groupe bancaire, affecté l’an dernier par la crise de la dette du Ghana. Le bénéfice avant impôts ressort à 540 millions de dollars (+13% ou +52% à changes constants), pour des revenus de 1,9 milliard $.

Jeremy Awori est le nouveau directeur général du groupe Ecobank. Il commente les résultats du groupe dirigé par Ade Ayeyemi : « La solide performance d’Ecobank en 2022 reflète la force de notre modèle d’entreprise diversifié, de notre dynamique de croissance et de notre efficacité, et a été réalisée en dépit d’un environnement macroéconomique difficile. » En particulier, la banque a souffert des difficultés imposées par la restructuration de la dette du Ghana. « Nous avons augmenté le bénéfice avant impôt de 13 % pour atteindre 540 millions de dollars, ce qui s’est traduit par une croissance de 10 % du bénéfice par action et un rendement record des capitaux propres de 21,1 % », poursuit le dirigeant.

L’Afrique de l’Ouest (hors Nigeria) a généré en 2022 un bénéfice avant impôt de 239 millions $ et un rendement des capitaux propres de 21,6 %, contre un bénéfice avant impôt de 192 millions $ et un rendement des capitaux propres de 20,3 % en 2021.

Qui considère qu’avec des pressions inflationnistes persistantes en 2022, l’amélioration du ratio coûts/revenus à 56,4 % « démontre notre discipline en matière de gestion des coûts ». En outre, le groupe est parvenu à réduire le montant des prêts non productifs à 5,2 %, « ce qui témoigne de nos progrès continus dans l’amélioration de la qualité du crédit ». Jugeant le bilan « bien capitalisé » Jeremy Awori fait observer que le taux d’adéquation du capital total de 14,4 % est supérieur au minimum réglementaire. Remerciant son prédécesseur, le nouveau directeur général constate : « Ecobank est une franchise panafricaine unique et importante, dotée d’avantages concurrentiels substantiels. »

Il livre ses « premières réflexions » relatives à l’« élaboration d’une feuille de route stratégique qui favorisera la croissance, la transformation et la rentabilité ». En plus des activités principales de banque de financement et d’investissement, le nouveau dirigeant distingue « des possibilités intéressantes d’accélérer la croissance dans nos activités de paiement, de consommation et commerciales, car elles représentent des sources de revenus à croissance rapide sur bon nombre de marchés ».

De plus, « nous nous concentrerons sur l’exécution et nous aurons une culture de la performance, de la vente et du service pour favoriser la réussite, confie Jeremy Awori : Pour nous, réussir signifie gagner avec le client. » Il faut donc à Ecobank « revigorer l’expérience de ses clients » en investissant dans la formation d’« une marque solide et durable qui leur offre une expérience plus personnelle, plus pertinente et plus gratifiante que jamais ».

 

De bons résultats en Afrique de l’Ouest

Par branche, la croissance des bénéfices de la banque commerciale, en hausse de 100 % à 134 millions de dollars, et de la banque de consommation, en hausse de 50 % à 130 millions $, a été partiellement compensée par une baisse de 17 % à 333 millions $ du bénéfice de la banque de financement et d’investissement, principalement en raison des charges de dépréciation de la dette ghanéenne.

Le bénéfice distribuable pour les actionnaires d’ETI a augmenté de 24 millions $, soit 9 %, pour atteindre 286 millions $, ce qui s’est traduit par un bénéfice dilué par action de 1,17 cent, soit une augmentation de 10 %.

Quelques « éléments significatifs » ont marqué l’exercice 2022, outre la dépréciation liée à la gestion de la dette du Ghana. Celle-ci a été partiellement compensée par reprise de dépréciation de 126 millions $. En revanche, le groupe a souffert de l’« hyperinflation » au Zimbabwe et au Soudan du Sud.

Les revenus nets ont donc augmenté de 6 % (ou de 26 % à taux de change constant) pour atteindre 1,9 milliard $. Les revenus des services de paiement ont augmenté de 25 millions $, soit 12 %, pour atteindre 234 millions $ (représentant 13 % des revenus nets du groupe), grâce à l’implantation des services aux commerçants, aux cartes et aux paiements de gros.

 Parallèlement, les charges d’exploitation ont augmenté de 2 % ou de 18 % à taux de change constant pour atteindre 1,1 milliard $. Les coûts liés au personnel ont diminué de 2 % pour atteindre 447 millions $, tandis que les autres dépenses d’exploitation ont augmenté de 7 %, à 502 millions $.

Enfin, par région, l’Afrique de l’Ouest (hors Nigeria) a généré un bénéfice avant impôt de 239 millions $ et un rendement des capitaux propres de 21,6 %, contre un bénéfice avant impôt de 192 millions $ (+24,5%) et un rendement des capitaux propres de 20,3 % en 2021. Les mesures de maîtrise des coûts et la diminution des charges nettes de dépréciation ont entraîné une augmentation des bénéfices de 24 % ou de 40 % à taux de change constant.

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