
Champ de riz mur
L’économie sénégalaise est dans une mauvaise posture à cause de la pandémie de la Covid-19. Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, qui était ce 7 décembre à l’Assemblée Nationale pour défendre le budget de son département, a déclaré qu’à cause de la pandémie, le Sénégal « aura perdu plus de 900 milliards de valeur ajoutée, et plus de 400 milliards de recettes“. Ainsi, le Sénégal mise pour l’essentiel sur l’agriculture pour relancer son économie, notamment par le biais du PAP 2A.
Une sérieuse mise en garde. C’est en somme, l’attitude d’Amadou Hott, lors de son passage devant les députés. Selon le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, le Sénégal n’a pas d’autres alternatives, « notre plan A, c’est de tout faire pour qu’il n’y ait pas de deuxième vague. Cela permettra de ne pas être là à refaire un programme de résilience économique et sociale parce qu’on aura fermée notre économie à cause de la Covid-19 ». Il martèle que la pandémie de la Covid-19 a déjà impacté l’économie du Sénégal. En effet, d’après Amadou Hoot, « nous avons perdu du PIB, notre croissance qui était prévue à 6,8% va être autour de moins 0,7%. Mais, avec l’agriculture, on espère avoir une petite croissance positive. A cause de la pandémie, on aura perdu plus de 900 milliards de valeur ajoutée, et plus de 400 milliards de recettes ».
Redorer l’économie par l’agriculture, la pêche et l’élevage
Sur cette croissance positive espérée par le biais de l’agriculture, le PAP 2 A (programme d’actions prioritaires, ajusté et accéléré), définit les maillons forts de la relance économique, avec notamment le Programme national de relance de l’horticulture et la relance du Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR), la pêche et l’élevage. Dans les détails, le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération (MEPC), entend mettre l’accent sur le Programme national de relance de l’horticulture et la relance du Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR). Il s’agit dans les faits, d’accompagner le PNAR. Ainsi, le MEPC compte supprimer la prime fixe sur l’électricité au niveau des stations de pompage et des rizeries ; et une exonération de la TVA non récupérable sur les intrants. Toujours sur ce chapitre de l’agriculture, l’Etat du Sénégal mise sur le développement d’une exploitation rizicole, pour une production de 8.400 tonnes sur 660 hectares de terre dans la commune de Diama. Sur la même lancée, dans le secteur de la pêche, le gouvernement envisage de mettre l’accent sur quatre axes principaux. Il s’agit de la mise en place de trois pôles aquacoles : la mise en place de pôles aquacoles industrielles marines de 5000 tonnes, la modernisation du parc piroguier et l’adoption du Code de l’aquaculture. Ces orientations vont être accompagnées par l’application de la mesure incitative relative à la subvention sur l’aliment de poisson. Par ailleurs, pour l’élevage, l’Etat du Sénégal compte dérouler, le projet d’autosuffisance en moutons (PRONAM) et le projet de valorisation du lait et des produits dérivés (PRADELAIT). Autant d’initiatives qui si elles sont concrétisées devraient donner une autre allure à ces segments de l’économie, qui faute de volonté politique, ne génèrent pas toute la valeur ajoutée de son potentiel.
Moustapha Dia