Dans le gouvernement formé le samedi 17 septembre 2022, par le nouveau Premier ministre, Amadou Ba, on note que le chef de l’Etat, Macky Sall a décidé de maintenir séparées l’économie et les finances. Ce choix adopté après son élection, à la présidentielle de février 2019 n’a pas été facile dans sa gestation. Malgré une claire répartition des services. Les frictions n’ont pas manqué entre les hommes qui ont été en charge des départements de l’économie et des finances, au cours de ces trois dernières années.
Ces divergences s’expliquaient pour certains par le fait que Abdoulaye Daouda Diallo et Amadou Hott étaient issus de milieux professionnels totalement différents, l’un étant un haut fonctionnaire de l’administration sénégalaise et l’autre, Amadou Hott, un pur produit du secteur privé international.
Avec ce nouveau gouvernement, c’est la même situation qui risque de se reproduire. Car, la nouvelle ministre de l’économie, Oulimata Sarr a presque le même profil que celui qu’elle va remplacer. De même, Mamadou Moustapha Ba, nouveau ministre des finances est un haut fonctionnaire dudit ministère. Il était le directeur gènèral du budget de Abdoulaye Daouda Diallo.
Bosquier pourrait être un bon ministre des finances
Mamadou Moustapha Ba dit Bosquier est un pur produit du ministère des finances. Il a occupé la fonction de Directeur par intérim de la direction de la coopération financière puis de directeur, ensuite de directeur général des finances puis de directeur général du budget, avant d’arriver au sommet de la pyramide. C’est un homme qui a une parfaite maîtrise des dossiers. Il est très à l’aise dans ses explications. Il a été avec le défunt Pierre Ndiaye, les grands avocats du plan Sénégal émergent. Un plan qu’ils ont contribué à faire connaître très largement ici au Sénégal et dans le monde. Il a été aux côtés du nouveau Premier ministre, Amadou Ba sur tous les fronts, pour parler de ce plan. Il pourra donc bien réussir le boulot de ministre des finances, s’il travaille en bonne harmonie avec la nouvelle ministre de l’économie.
Oulimata Sarr, nouvelle ministre de l’économie : du pain sur la planche
Il faudra à la nouvelle ministre en charge de l’économie de bien cerner et rapidement, les réalités et le mode de fonctionnement de ce grand ministère. Il s’agit de l’un des ministères les plus difficiles à gérer du gouvernement. Car, les hauts fonctionnaires de ce département sont très jaloux de leurs prérogatives. Autant, ils savent être de loyaux serviteurs de l’Etat, autant, ils n’aiment pas se faire minimiser par les agents du privé, lesquels sont souvent prompts à penser que les méthodes de l’administration sont dépassées. Certaines personnalités qui ont eu à occuper cette fonction l’ont appris à leur dépend. C’est pourquoi, Oulimata Sarr malgré un très bon cursus académique et professionnel doit faire tout pour réussir un savant mélange entre le milieu avec lequel il a l’habitude de travailler et les agents de son département. En plus de cela, il lui faudra tisser des « relations intelligentes » avec le département en charge des finances et du budget. Parce qu’en fin de compte, c’est un seul et même ministère qu’on a voulu scinder en deux.
