FAD-BAD : Dakar abrite un conclave pour la reconstitution des ressources du Fonds Africain de Développement

La troisième réunion de la 16ème  reconstitution des ressources du Fonds Africain de Développement (FAD-16) se tient à Dakar du 15 au 17 septembre 2022. Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott a, à l’ouverture officielle des travaux, magnifié le rôle du Fonds, mis en exergue les défis et invité au renforcement des ressources financières de cet important instrument.

   « Le Sénégal s’honore d’accueillir à Dakar, les représentants des pays partenaires du Fonds Africain de Développement et la haute direction du Groupe de la Banque Africaine de Développement dirigée par le Président Adesina, dans le cadre de la troisième réunion de la 16ème reconstitution des ressources du Fonds (FAD-16) », a souligné, ce vendredi 16 septembre, le ministre de l’Economie Amadou Hott, au cours de l’ouverture officielle de la réunion.

Cette rencontre et la célébration des 50 ans du FAD constituent, selon lui, une opportunité formidable pour toutes les parties prenantes, donateurs et bénéficiaires, de célébrer les succès du Fonds et d’amorcer les réformes nécessaires pour rendre, encore plus transformateur, cet instrument qui a positivement impacté des millions d’africains.

« Le FAD a amplement contribué à la réalisation de projets prioritaires avec les High 5 du Groupe de la BAD dans les pays éligibles. Il a facilité la construction d’infrastructures de qualité, durables et résilientes au climat dans divers secteurs notamment l’agriculture, l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement», a-t-il ajouté.

Financements catalytiques

Le FAD a bien rempli son mandat, donnant la priorité aux partenariats et aux innovations pour attirer les financements publics et privés, et utilisant des cofinancements pour générer un effet de levier pour ses ressources, estime le ministre Amadou Hott.

Le Fonds a également octroyé des financements catalytiques pour la transformation des politiques publiques et des conseils stratégiques pour aider les pays à fournir des services essentiels qui contribuent à accélérer la croissance et à protéger les communautés vulnérables.

Le FAD travaille en outre en partenariat avec de nombreux acteurs de développement bilatéraux et multilatéraux…Cet esprit intégrateur a fini de positionner le FAD comme un partenaire de confiance et stratégique pour toutes ses parties prenantes.

Défis multiples

En dépit de ces importantes réalisations, nos pays restent toujours confrontés à de multiples défis notamment les effets dévastateurs de la Covid-19, les conséquences néfastes du changement climatique, l’industrialisation durable pour plus d’opportunités aux jeunes et la sécurité alimentaire davantage menacée par la guerre en Ukraine.

La superposition des crises liées à la COVID-19 et à la guerre en Ukraine a instauré une conjoncture internationale difficile qui a entraîné une dégradation des conditions sociales et macroéconomiques, malgré les efforts budgétaires des gouvernements.

Cette situation remet en cause les fondamentaux des pays en développement et leur capacité à réaliser les Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030.

Par conséquent, une forte mobilisation de ressources concessionnelles et mixtes est plus que jamais indispensable pour soutenir nos pays, accompagner leurs plans de relance et relever tous les défis que posent ces chocs multiformes. Un tel contexte justifie toute la pertinence du FAD-16, nonobstant son impact sur le développement du continent et son ambition de s’attaquer à certains défis.

Engagements financiers

« Je voudrais juste m’appesantir sur le défi du changement climatique pour préciser que l’Afrique, en dépit de sa faible part dans les émissions mondiales de CO2, demeure le continent le plus vulnérable face aux impacts de ce phénomène », a-t-il souligné.

Le continent africain est très en retard sur l’adaptation, subit trop de pertes et dommages liés au changement climatique évalués à environ 7 à 15 milliards de dollars par an alors qu’il reçoit peu de financements climatiques malgré ses besoins immenses.

Il est donc important que les engagements financiers de l’Accord de Paris sur le Climat se concrétisent et que le continent soit une priorité dans la finance climatique mondiale au-delà des nombreuses annonces tout en lui permettant de réaliser une transition énergétique juste et équitable nécessaire pour s’industrialiser et s’électrifier.

« Je voudrais à ce titre me réjouir que la BAD ait montré la voie en prenant des initiatives majeures notamment celles sur le financement des risques de désastre climatique et le nouveau guichet pour l’action climatique du FAD qui pourra être un catalyseur des objectifs du programme d’accélération de l’adaptation en Afrique », a-t-il déclaré.

 

Birame GUENE

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