Amadou Hott en compagnie de l’ambassadeur de France, du directeur de l’Afd et du directeur de l’IPD
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott et l’ambassadeur de France au Sénégal Philippe Lalliot ont procédé, le jeudi 16 juin 2022, à la signature de la convention de financement relative au Programme d’Appui à la relance de l’industrie pharmaceutique, pour un montant total de 25 millions d’euros, soit 16,4 milliards de FCFA, sous forme de prêt.
« Cet appui servira, principalement, à financer le projet MADIBA, pilier majeur de la stratégie de relance de l’industrie pharmaceutique », a expliqué le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott .
Dans la foulée, il a magnifié l’appui de la France au Sénégal, dans ce secteur, notamment de l’AFD à l’Institut Pasteur de Dakar. L’Agence Française de Développement (AFD) a soutenu à travers un don la phase de développement du projet MADIBA, mais a également contribué au financement du nouveau projet de production de vaccins contre la fièvre jaune, par l’IPD, Africamaril, a rappelé le ministre.
La pandémie de COVID-19 a mis en exergue la grande disparité sanitaire qui existe entre les pays. Pour rappel, l’Afrique importe actuellement 99 % de ses vaccins.
« La crise sanitaire, avec ses effets néfastes sur les chaînes de valeur mondiales, a remis au centre des priorités, la question de la souveraineté sanitaire et pharmaceutique du continent. La nécessaire autonomie en matière de fabrication locale de vaccins, de médicaments et de technologies de la santé est l’une des principales leçons tirées de la pandémie », a-t-il souligné.
Restructurer le secteur pharmaceutique
Avec ce programme ambitieux de relance de l’industrie pharmaceutique en général, et à travers MADIBA en particulier, le Sénégal est fier de faire partie des pays qui devront servir de hub dans la production de vaccins en Afrique.
Au terme de ce programme, le Gouvernement ambitionne de restructurer le secteur pharmaceutique en mettant l’accent sur un certain nombre de déterminants. Il s’agit d’un cadre règlementaire et des institutions de règlementation pharmaceutique renforcés pour assurer l’ouverture du capital aux privés non professionnels tout en garantissant la qualité, la sécurité et l’efficacité des produits de santé disponibles ; d’une dynamique de mise en place d’un dispositif de formation de ressources humaines permettant à terme l’établissement et la pérennité d’une industrie pharmaceutique locale.
Il s’agit également d’une souveraineté vaccinale assurée par la mise en place de capacités de production de vaccins, à travers les différents projets de l’IPD, notamment MADIBA et Africamaril ; ainsi que d’un environnement d’investissement favorable au développement de projets industriels pour que le secteur pharmaceutique puisse être un secteur producteur de valeur économique et d’emplois.
« Notre pays dispose, à présent, d’une feuille de route claire pour la structuration du secteur sanitaire et pharmaceutique. Le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour mettre en œuvre les réformes nécessaires dans ce domaine », a-t-il précisé.
Mobiliser les ressources nécessaires
Les instructions ont été données dans ce sens par le président de la République Macky Sall, pour mobiliser les ressources financières, matérielles et humaines nécessaires, notamment pour la mise en place de l’Autorité de Régulation Pharmaceutique qui constituera la pièce centrale des réformes engagées.
Les engagements du Gouvernement auprès de l’Union Africaine et de l’Union Européenne ainsi que le soutien de nombreux Partenaires au Développement constituent un gage supplémentaire pour assurer la mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation du plan de relance et du projet MADIBA, a-t-il ajouté.
« Le secteur privé national et international sera également mobilisé d’autant plus que la réussite du plan de relance nécessite, au-delà de la dimension institutionnelle, un intérêt des investisseurs et des partenaires privés pour investir davantage dans l’industrie pharmaceutique locale et pour assurer un transfert de technologie », a-t-il déclaré.
Birame GUENE