Le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo, a présidé, mardi, à Accra, la cérémonie officielle d’ouverture assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), une institution financière qui, dit-il, ‘’est en mesure de conduire l’Afrique à une transformation durable’’.
‘’En tant qu’institution financière notée triple A, avec un portefeuille actif d’environ 61 milliards de dollars US dans plus de 142.000 sites, la BAD est en mesure de conduire à une transformation durable de l’Afrique, qui est fortement affectée par la crise sanitaire et aujourd’hui par la guerre entre la Russie et l’Ukraine’’, a-t-il déclaré.
Il a salué, dans cette perspective, la décision du conseil d’administration de la BAD d’approuver le financement d’un plan de production alimentaire d’urgence en Afrique pour 1,5 milliard de dollars US, pour aider les pays africains à produire rapidement de la nourriture, tout en fournissant des technologies agricoles résilientes au climat à 20 millions d’agriculteurs.
‘’L’ironie selon laquelle nous avons une histoire ponctuée de chocs économiques, mais que nous sommes le seul continent au monde sans tampons financiers, doit être corrigée de toute urgence’’, a lancé le président du Ghana.
Nana Akufo-Addo assure que ‘’le mécanisme africain de stabilité financière fournira une telle couverture protectrice à nos économies, nous permettant ainsi de contrer les effets des futures pandémies’’.
Le président ghanéen ajoute que ‘’la confluence de défis et d’attentes croissants exige que les Etats africains agissent avec une conviction soutenue’’.
Cette situation commande aussi ‘’le soutien de tous les Africains, qui est essentiel à la construction de l’Afrique que nous voulons’’, en vertu de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ‘’à partir d’aujourd’hui’’, a-t-il dit.
En plus des ‘’défis alimentaires, énergétiques et fiscaux pressants’’, l’Afrique devra s’assurer que les 85 % restants de la population du continent soient vaccinés contre le COVID-19 et que les 60 % restants des établissements de santé sur le continent soient connectés à une source d’électricité fiable, selon Nana Akufo-Addo.
Il a de même souligné la nécessité que ‘’la jeunesse foisonnante, qui représente plus de 60 % de notre population, soit mieux éduquée et équipée pour le marché du travail, pour devenir une génération entrepreneuriale numérique’’.
En même temps, la zone de libre-échange continentale africaine devra transformer l’Afrique avec son PIB (produit intérieur brut) combiné de 3,3 milliards de dollars US, selon le dirigeant ghanéen.
‘’Les déficits infrastructurels physiques et numériques doivent être résolus en plus du règlement de l’insécurité et de la violence incessante, qui crée environ 2,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Sahel et ailleurs’’, a-t-il ajouté.
Des enjeux que la BAD peut aider à résoudre à travers une mobilisation de fonds et des investissements, ‘’pour aider à transformer l’Afrique’’, a-t-il insisté.
Nana Akufo-Addo est d’avis que ‘’la BAD doit devenir l’institution de financement dominante pour la transformation de l’Afrique à moyen terme’’. Pour y arriver, elle doit au préalable ‘’combler le déficit de financements qui existe avec d’autres institutions complémentaires’’.
Il a appelé la Banque africaine de développement à ‘’assouplir les réglementations’’ qui l’empêchent d’‘’optimiser ses ressources’’.
Le président mozambicain, Filipe Nyusi, son homologue Samia Suluhu Hassan, la première femme à diriger la Tanzanie, ont pris part à l’ouverture des assemblées annuelles de la BAD, en présence du Premier ministre du Rwanda et du vice-président de la Côte d’Ivoire.
Plusieurs ministres de l’Economie, des Finances et de la Planification représentaient également leur pays à cette rencontre qui se poursuivra jusqu’à vendredi, dans la capitale du Ghana.
Les 57èmes assemblées annuelles de la BAD coïncident avec le 48e conseil du Fonds africain de développement, qui fête son cinquantenaire.
(APS)