Le président du Nigéria Muhammadu Buhari a reçu, ce mardi 24 mai 2022, une délégation de l’Association des Banques de l’Afrique de l’Ouest (ABAO), conduite par son président, Thierno Seydou Nourou Sy, par ailleurs DG de la BNDE. Le président Buhari a appelé les dirigeants des institutions bancaires d’Afrique de l’Ouest à forger une collaboration plus étroite pour relever les défis économiques auxquels la sous-région est confrontée.
La sous-région doit trouver un terrain d’entente pour s’attaquer au faible accès aux services financiers et à la reprise après la pandémie de COVID-19, a déclaré le président nigérian Muhammadu Buhari, qui recevait une délégation de l’Association des Banques de l’Afrique de l’Ouest (ABAO), conduite par son président, Thierno Seydou Nourou Sy.
Fondée en 1981, l’ABAO regroupe plus de 250 banques commerciales et 15 institutions de toute l’Afrique de l’Ouest. Mais pendant de nombreux siècles, les pays africains ont commercé les uns avec les autres sans système formalisé et structuré. Il a toutefois noté qu’au fil du temps, le commerce mondial est devenu plus complexe et mieux organisé.
Pour le dirigeant nigérian, le déploiement de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF) devrait marquer un tournant dans la manière dont les pays africains commercent entre eux. « Plus important encore, nous tournerons la page en veillant à approfondir et à développer nos capacités industrielles en nous assurant que nous exportons moins de ce dont nous avons été dotés sous forme primaire ou brute, et que nous convertissons une plus grande partie de ces ressources en matériaux finis », a-t-il expliqué, rapporte un communiqué.
« Cela nous permettra de bénéficier des revenus tirés de la valeur ajoutée de l’exportation d’un produit fini », a-t-il ajouté.
Défis macroéconomiques
Le président Buhari reste convaincu que « notre capacité à surmonter la phase actuelle de notre développement réside dans notre détermination à travailler conjointement par le biais de nos organisations régionales et sous-régionales où nous pouvons tous parvenir à une compréhension commune pour lutter contre un ennemi commun ».
« C’est l’une des raisons pour lesquelles je me réjouis des progrès réalisés par la CEDEAO en matière d’unanimité et de création d’alliances dans le but de résoudre les problèmes auxquels la sous-région est confrontée », a-t-il affirmé.
« Je crois que c’est également l’approche suivie par l’Association des Banques de l’Afrique de l’Ouest et l’Union Monétaire Ouest-Africaine », a-t-il indiqué.
Commentant les efforts en cours pour synchroniser les politiques monétaires et fiscales par le biais de l’ABAO, le président nigérian a mis au défi l’association de travailler à la recherche d’un terrain d’entente, malgré les défis macroéconomiques uniques auxquels chaque État membre est confronté.
Il a promis que le Nigeria serait toujours prêt à soutenir les efforts visant à améliorer la vie de tous ses citoyens « tant qu’ils ne nous désavantagent pas ».
De son côté, le président de l’ABAO Thierno Seydou Nourou Sy, par ailleurs DG de la BNDE, a salué le rôle de premier plan que joue le Nigeria dans l’économie africaine.
« C’est pourquoi nous sommes ici pour conseiller et guider le secteur financier en Afrique de l’Ouest », a-t-il souligné. Le banquier a exhorté le président Buhari à plaider pour une plus grande inclusion de l’ABAO dans la structure de la CEDEAO, tout en notant également que l’un des défis du système bancaire est le renforcement des capacités. Ainsi, il a invité le Nigeria à mettre en place une académie de formation pour le secteur.
Birame GUENE