Clôture de la 54ème Conférence des Ministres africains des Finances : Amadou Hott plaide la réallocation des Droits de tirage spéciaux

La Conférence de Dakar, la Capitale sénégalaise entre  ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, nous a permis d’échanger sur le financement de la relance de l’Afrique à travers des solutions innovantes, sujet particulièrement important dans le contexte actuel, a déclaré Amadou Hott, Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal. Venu présidé la clôture de la 54ème Conférence des Ministres africains des Finances, il soutient que cette conférence s’est tenue dans un contexte particulier de relance des  économies africaines,  suite à la pandémie de la COVID-19, menacées par la guerre en Ukraine et ses impacts sur les prix des denrées de première nécessité et des ressources énergétiques. D’après Amadou Hott, si les répercussions de ces chocs sont mondiales, elles touchent davantage les populations les plus vulnérables, dans les pays en développement. Ainsi, pour permettre aux pays en développement de sortir de l’ornière, Amadou Hott recommande un ensemble d’initiatives, notamment la nécessité de rendre effective la réallocation des Droits de tirage spéciaux des pays riches vers nos pays, comme convenu lors du sommet de Paris sur le financement des économies africaines et la réforme des règles de l’OCDE sur les conditions d’octroi des crédits export, en l’occurrence l’allongement des maturités des prêts pour une meilleure adéquation avec la durée d’exploitation des infrastructures financées.

Selon le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, ces mesures doivent être sous-tendues par une réforme des paramètres de la gouvernance de l’architecture financière mondiale, aujourd’hui largement dépassés, inadaptés et n’impliquant pas à suffisance l’Afrique.

L’Afrique regorge de potentialités pour tirer son épingle du jeu

Même si les perspectives sont moins reluisantes pour l’Afrique dans la conjoncture mondiale actuelle, Amadou Hott estime que « l’espoir est permis ». En effet, « le continent africain dispose d’importantes ressources dont l’exploitation optimale devrait permettre de réaliser des progrès décisifs vers le développement économique et social », soutient Amadou Hott. Il poursuit pour dire qu’il faut renforcer la mobilisation des ressources domestiques ; avec l’objectif d’augmenter de 30% les revenus internes, d’accélérer la digitalisation de nos économies et d’améliorer la gouvernance  et accorder  une plus grande priorité aux financements verts et bleus, notamment les obligations vertes en collaboration avec le secteur privé et en mobilisant les banques de développement. En outre, il est d’avis qu’il faut renforcer la capacité d’intervention des banques régionales de développement, pour que ces dernières puissent assurer un effet de levier dans le financement de projets d’envergure et soutenir les PPP comme mécanisme de financement des grands projets d’envergure (infrastructures, santé, etc.), en investissant dans la préparation et en améliorant les cadres réglementaires.

Par ailleurs, Amadou Hott a invité les ministres africains des Finances à s’approprier la déclaration ministérielle de la 54ème Conférence de Dakar, qui reflète notre vision concertée et partagée des priorités du continent en matière de financement. Il a pris l’engagement et soutenu que le Sénégal sous  « le leadership de  Macky Sall,  en sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, ne ménagera aucun effort pour porter la voix et le combat de l’Afrique pour l’avènement d’une architecture financière mondiale rénovée, dans laquelle le continent pourra nettement améliorer sa position et relever le défi d’être un membre à part entière du G20 ».

Moustapha DIA

Author: admin