Nous publions dans sa totalité cette note d’information du ministère du commerce sur le sucre qui fait l’actualité en ce moment. On y explique la déclaration d’importation de produit alimentaire (DIPA), la régulation du marché par la DIPA et la situation du marché du sucre y est relatée.
Depuis quelques jours, une vive polémique portant sur le sucre occupe l’actualité nationale. Des déclarations d’importation de produit alimentaire (DIPA) seraient en cause.
Qu’est-ce qu’une DIPA ?
La déclaration d’importation de produit alimentaire (DIPA) est un document exigé pour toute importation de produit alimentaire. Si c’est un nouveau produit, cette déclaration est accompagnée de quatre échantillons qui feront l’objet d’analyse. Si les résultats sont concluants, le produit est admis sur le marché national.
Le sucre, étant un produit alimentaire, ne fait pas exception à cette règle, qu’il soit destiné à une industrie comme intrant ou mis à la consommation directe.
Comment se fait la régulation du marché par la DIPA ?
Dans leur souhait d’accompagner la production nationale, les importateurs sénégalais acceptent de ne pas importer un produit lorsque la production locale est sur le marché. C’est le cas notamment de l’oignon, de la pomme de terre et du sucre sur une période de 9 mois.
Avant l’épuisement de la production nationale, des quotas sont attribués pour combler le gap de production.
Pour l’année 2020, le gap sur le sucre a été estimé à 40.000 tonnes par la CSS par lettre qu’elle nous a adressée le 27 mai 2020. Dans ce même courrier, la CSS nous indique qu’à la date du 31 mai 2020, veille de la fin de sa campagne de production, elle disposerait d’un stock de 43 000 tonnes qui permettrait, sur la base des volumes de vente, de couvrir les besoins du marché pour deux mois (juin et juillet 2020).
Si 43.000 tonnes devraient couvrir deux mois de consommation, alors comment expliquer que 40.000 tonnes soient suffisantes pour combler un besoin de trois mois ?
Nous rappelons que 2020 est une année difficile. En effet, en raison de la pandémie, certains pays voisins ayant fermé leurs frontières, les populations se sont exclusivement approvisionnées sur la production nationale. D’ailleurs le 28 mars 2020, la presse avait fait état de pénurie et de hausse des prix dans certaines localités.
Le ministère du Commerce, chargé de veiller à l’approvisionnement correct du marché et tenant compte des prévisions de consommation mensuelle de sucre estimées à 18 000 tonnes par mois, a décidé de retenir un quota de 60.000 tonnes.
Quelles quantités de sucre cristallisé ont été importées depuis le début de l’année 2020 ?
De janvier à octobre 2020, un volume global de cent soixante-treize mille (173.000) tonnes de sucre cristallisé a été importé. Ce volume est réparti comme suit :
– 107.000 tonnes aux industriels comme intrant. Ces quantités destinées aux industries font l’objet de DIPA sur la base d’attestations délivrées par la Direction du Redéploiement industriel (Ministère en charge de l’industrie) ;
– 66.000 tonnes mises à la consommation directe réparties entre les importateurs, dont la CSS.
Le lundi 26 octobre 2020, une rencontre a eu lieu entre le Ministre chargé du Commerce et Monsieur Louis LAMOTTE, Directeur des Ressources humaines de la CSS et Conseiller Spécial du Directeur Général. Au cours de cette rencontre, les difficultés auxquelles la compagnie est confrontée ont été largement évoquées.
A cette occasion, le Ministre a rappelé que le quota de 60.000 tonnes ne peut, à lui seul, expliquer une suroffre de sucre sur le marché. Le Ministre a alors instruit le Directeur du commerce intérieur de mener une enquête. Celle-ci a révélé une présence de sucre dans un entrepôt agréé par les Douanes sénégalaises. Il ressort des documents fournis par le détenteur, qu’une partie de ce sucre est destinée au marché sous-régional et l’autre partie au marché national sur la base de DIPA régulièrement délivrées.
Toutefois, sur instruction de son Excellence Monsieur le Président de la République, cette enquête suit son cours.
Pour mettre fin à cette situation récurrente, le ministère a décidé de rendre effective la dématérialisation de la DIPA.
Le ministère réitère sa disponibilité au dialogue et à la concertation avec tous les acteurs de la filière, afin d’atteindre l’autosuffisance dans les meilleurs délais. Il a même proposé la tenue des assises sur le sucre dans les prochaines semaines.