La CEDEAO a décidé, le 25 mars, de maintenir ses sanctions contre le Mali, faute d’accord sur un calendrier de transition. Quelles conséquences auront ces sanctions, ainsi que le retrait militaire français, sur l’économie du pays et celle de ses voisins d’Afrique de l’Ouest ?
Les sanctions imposées au Mali par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sont-elles « disproportionnées, inhumaines, illégitimes et illégales », comme l’a affirmé le gouvernement militaire du pays ? Et leurs conséquences socio-économiques auront-elles inévitablement des effets néfastes sur les populations non seulement du Mali mais de toute la sous-région ouest-africaine, comme l’affirme aussi la junte ?
Les sanctions – les premières sont tombées le 9 janvier – comprennent la fermeture des frontières terrestres entre les pays de la CEDEAO et le Mali, la suspension de toutes les transactions commerciales sauf essentielles, la suspension des transactions financières et le gel des avoirs du pays dans les banques centrales et commerciales de la Communauté. Des sanctions avaient été initialement imposées après le coup d’État de 2020 mais elles avaient été fortement assouplies suite à l’établissement de la feuille de route.
Les sanctions imposées au Mali par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sont-elles « disproportionnées, inhumaines, illégitimes et illégales », comme l’a affirmé le gouvernement militaire du pays ? Et leurs conséquences socio-économiques auront-elles inévitablement des effets néfastes sur les populations non seulement du Mali mais de toute la sous-région ouest-africaine, comme l’affirme aussi la junte ?
Les sanctions – les premières sont tombées le 9 janvier – comprennent la fermeture des frontières terrestres entre les pays de la CEDEAO et le Mali, la suspension de toutes les transactions commerciales sauf essentielles, la suspension des transactions financières et le gel des avoirs du pays dans les banques centrales et commerciales de la Communauté. Des sanctions avaient été initialement imposées après le coup d’État de 2020 mais elles avaient été fortement assouplies suite à l’établissement de la feuille de route.
Le retrait des forces internationales posera également des risques pour le fonctionnement de l’économie dans le nord du Mali, où les forces internationales étaient présentes, a déjà prévenu Paul Melly, consultant pour le programme Afrique à Chatham House.
« Apparaît un risque que les tensions violentes sur l’accès à la terre et à l’eau s’intensifient, et certaines communautés pourraient devenir plus vulnérables. Les mercenaires russes ne pourront pas remplacer complètement la capacité militaire française et européenne disparue. »
« Le retrait des forces françaises et européennes du Mali réduira à la fois la capacité de l’armée malienne – avec laquelle ils travaillaient en étroite collaboration – et la force globale de la réponse militaire aux violences djihadistes et autres au Sahel », explique Paul Melly à African Entreprise.
Contenir l’insécurité
Pour Morten Bøås, les conséquences vont encore plus loin : « La fin de l’engagement militaire de la France au Mali pourrait représenter un tournant majeur dans l’histoire des relations de Paris avec les anciennes colonies africaines, avec de graves conséquences non seulement pour la sécurité régionale, mais aussi pour l’Europe et pour le statut de puissance mondiale de la France ». Hormis les chefs djihadistes, il n’y a que des perdants dans le conflit : « Le Mali perd et la France perd. »
Le retrait des forces internationales posera également des risques pour le fonctionnement de l’économie dans le nord du Mali, où les forces internationales étaient présentes, a déjà prévenu Paul Melly, consultant pour le programme Afrique à Chatham House.
« Apparaît un risque que les tensions violentes sur l’accès à la terre et à l’eau s’intensifient, et certaines communautés pourraient devenir plus vulnérables. Les mercenaires russes ne pourront pas remplacer complètement la capacité militaire française et européenne disparue. »
« Le retrait des forces françaises et européennes du Mali réduira à la fois la capacité de l’armée malienne – avec laquelle ils travaillaient en étroite collaboration – et la force globale de la réponse militaire aux violences djihadistes et autres au Sahel », explique Paul Melly à African Entreprise.
Contenir l’insécurité
Pour Morten Bøås, les conséquences vont encore plus loin : « La fin de l’engagement militaire de la France au Mali pourrait représenter un tournant majeur dans l’histoire des relations de Paris avec les anciennes colonies africaines, avec de graves conséquences non seulement pour la sécurité régionale, mais aussi pour l’Europe et pour le statut de puissance mondiale de la France ». Hormis les chefs djihadistes, il n’y a que des perdants dans le conflit : « Le Mali perd et la France perd. »
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