Pétrole : Le Sénégal doit-il se conformer à son option de blocage des prix

La locomotive  et première économie de la zone Uemoa, la Côte d’Ivoire n’a pas pu résister longtemps,  à cette hausse observée depuis quelques semaines,  sur le prix du baril de pétrole. Le gouvernement ivoirien a revu à la hausse le prix du litre de super. Depuis le 1er avril, le litre du super est passé de 635 à 695 FCFA.

Cette mesure ne doit pas poser de difficulté dans son application. En effet, le gouvernement ivoirien procède chaque mois à un réajustement des tarifs des produits pétroliers. La Côte d’Ivoire  applique ce qu’on appelle la vérité des prix.

Une option abandonnée par le Sénégal, en 2012, avec l’arrivée de Macky Sall aux affaires. Son gouvernement avait opté pour un blocage des prix. Un choix qui en réalité n’est pas favorable aux consommateurs. Puisqu’il empêche un réajustement des prix quand le baril de pétrole connait des baisses  comme cela a été le cas durant les premières années du mandat du président Macky Sall.

Aujourd’hui que le prix du baril de pétrole a pris l’ascenseur, avec des incertitudes sur la durée par rapport à cette situation, à cause du conflit en Ukraine, quelle sera l’attitude du gouvernement ? Va-t-on vers une hausse des prix des produits pétroliers ?

En tout cas, le niveau actuel du prix du litre de super est encore supérieur à celui de la Côte d’Ivoire.  La dernière hausse sur le prix du litre de super, au Sénégal,  intervenue en juin 2019 l’avait fait passer de 695  à 775 FCFA.

Ainsi malgré la récente hausse en Côte d’Ivoire, le prix du litre de super est encore plus élevé de 80 FCFA au Sénégal.

Il semble  que le gouvernement du Sénégal a encore de la marge. Il peut continuer donc à se conformer à  son option de bloquer les prix à ce niveau et mettre tout en œuvre, afin d’assurer un approvisionnement correct du marché, en produits pétroliers. Car, les marges  consistantes engrangées depuis juin 2019 pourront certainement lui permettre de résister encore aux effets de la guerre en Ukraine.

Ajouter à la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité une autre hausse sur les prix des produits pétroliers sera difficile à supporter, pour des ménages déjà très secoués, par la crise économique.