Les dirigeants du Groupe Ecobank ont publié les résultats de l’exercice 2021. Après analyse, ils en ont conclu que 2021 a été l’année de toutes les transformations pour Ecobank. Dans un communiqué, ils livrent les détails. Toutefois, ces banquiers affichent la prudence en raison du contexte international.
« 2021 a été l’année de toutes les transformations pour Ecobank », souligne Ade Ayeyemi, directeur général du Groupe Ecobank, dans un communiqué parvenu à Challenges Economiques.
La Banque a, selon lui, accompli des progrès significatifs dans la réalisation de ses priorités stratégiques et a dégagé de solides rendements commerciaux et financiers.
« Nos revenus ont augmenté, nous avons continué de faire preuve d’efficacité, la qualité du crédit s’est améliorée, nous avons consolidé le bilan et, pour la première fois depuis 2016, notre Conseil d’administration a recommandé le versement de dividendes aux actionnaires», se réjouit le banquier.
Le résultat avant impôt ressort à 478 millions $EU, en hausse de 140 millions $EU (après retraitement des dotations aux provisions pour dépréciation du goodwill de 164 millions $EU en 2020). Entre outre, la banque a enregistré un rendement record des capitaux propres tangibles (ROTE) de 19 %.
Le produit net bancaire (produit d’exploitation total) a augmenté de 5 % pour atteindre 1,8 milliard $EU, ajoute le communiqué.
Le banquier explique que ce produit est porté par leur modèle opérationnel diversifié et leur détermination à augmenter leur part de marché dans les activités de financement du commerce, paiements, produits à revenus fixes, devises et matières premières (FICC).
Forte augmentation des liquidités
Par ailleurs, le coefficient d’exploitation de 58,9 % est le meilleur depuis 10 ans », précise le directeur général du Groupe Ecobank.
La qualité du crédit demeure particulièrement élevée, avec des prêts non performants à un niveau historiquement bas de 6,2 % du total des prêts et la diminution du risque de concentration du portefeuille de crédit.
« Nous avons, en outre, constitué de manière proactive des provisions supérieures à 100 % des prêts non performants. La croissance des dépôts a été robuste (hausse de 1,4 milliard $EU, soit +8 %), avec à la clé une forte augmentation des liquidités et une croissance modeste de nos prêts », renseigne-t-il.
Les investissements dans le positionnement de Ecobank en tant que levier crédible de l’activité économique pour les ménages, les entreprises et les gouvernements en Afrique, augurent d’une année 2022 (ainsi que les années suivantes) placée sous de meilleurs auspices.
Et aux bénéfices procurés par ces investissements, s’ajoute la perspective d’une forte reprise économique mondiale suite à l’allègement des restrictions liées à la pandémie de COVID-19.
Prudence
« Toutefois, la prudence reste de mise eu égard aux déconvenues à l’échelle mondiale que sont : la revue du FMI à la baisse des prévisions de croissance mondiale, dans un contexte d’inflation galopante, avec environ 60 % des pays à faible revenu en situation ou exposés au risque de “surendettement” et la récente invasion de l’Ukraine par la Russie », admet-il.
Dans ce contexte, poursuit-il, le devenir des économies africaines demeure incertain alors que les risques de contagion se propagent, que la Fed américaine et les autres banques centrales des pays développés relèvent leurs taux d’intérêt, que les prix de l’énergie s’envolent et que les tensions géopolitiques exacerbent l’inflation et les goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement.
« Les répercussions de ces évolutions ont déjà contraint certaines banques centrales africaines à relever leurs taux, alors que les prix des biens et des services s’envolent et que les monnaies sont sous pression, avec tout ce que cela implique en matière de sécurité », avertit Ade Ayeyemi
Birame GUENE