Perspectives économiques 2022 de l’UEMOA La croissance économique à l’épreuve des tensions géopolitiques

Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la BCEAO

La réunion du Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) tenue le 02 mars par visioconférence, sous la tutelle de Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la Banque Centrale, a été l’occasion d’évoquer  les incertitudes qui pèsent sur les perspectives de croissance de la sous-région ouest africaine en 2022, informe un communiqué.

On peut nourrir quelques satisfécits sur  la conjoncture économique dans l’UEMOA, pour laquelle,  le CPM a relevé un raffermissement de l’activité économique au quatrième trimestre 2021, avec une croissance, en rythme annuel, de5, 1%, après 5,8% au trimestre précédent.  En effet, le communiqué indique que cette évolution est « attribuable à la bonne tenue de la demande intérieure ».  Mieux, d’après le diagnostic fait par le CPM « pour l’ensemble de l’année 2021, le PIB de l’Union, en termes réels, progresserait de 5,5% après une croissance de 1,8% en 2020, en lien avec la mise en œuvre de projets de relance économique par les Etats membres ainsi que le maintien d’une politique monétaire accommodante par la BCEAO ». Dans ce sillage, le CPM de la BCEAO décrit que pour l’année 2022, les prévisions tablent sur une croissance économique de 6,1% pour l’Union.  Toutefois, souligne le communiqué, le  Comité de Politique Monétaire a  noté que « ces perspectives demeurent encore fragiles et entourées de risques baissiers, en liaison avec de fortes incertitudes relatives à l’évolution de la crise sanitaire, à l’environnement sécuritaire dans l’Union, à l’orientation des cours du pétrole ainsi qu’à l’impact des tensions géopolitiques dans le monde ».

Par ailleurs, le CPM  a noté l’accentuation des tensions inflationnistes dans l’Union. En termes statistiques, il a été que « le niveau général des prix a progressé, en glissement annuel, de 5,0% au quatrième trimestre 2021 contre une hausse de 3,8% un trimestre plus tôt.  Selon le CPM, cette « évolution des prix est imputable essentiellement à la baisse de la production alimentaire locale, au renchérissement des produits alimentaires importés et aux difficultés d’approvisionnement des marchés induites par les crises sanitaire et sécuritaire dans certains pays ».  Ainsi, sur les prévisions,  le CPM estime que « les prix à la consommation devraient progressivement décélérer pour se situer, à l’horizon de huit trimestres dans l’intervalle cible de 1% à 3%. Cette tendance serait imprimée par la modération de l’évolution des prix des produits alimentaires et pétroliers par rapport à 2021, la hausse attendue de la production vivrière pour la prochaine campagne agricole 2022/2023 et la poursuite de la décélération du coût de fret, explique le communiqué.

Moustapha Dia

 

 

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