Dans la salve de sanctions économiques actuelles envers la Russie, la déconnexion de son réseau bancaire du système Swift décidée ce 26 février par l’Union Européenne (UE) et les Etats-Unis, reste l’option la plus dévastatrice pour le pays de Vladimir Poutine.
Pour l’acception, l’on peut retenir que « SWIFT », est l’acronyme de “Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication’’. D’après Yamina Fourneyron, professeure de sciences économiques à l’Université de Lorraine, « Swift est un intermédiaire informatique qui n’effectue pas des transferts de fonds, mais centralise les ordres de virement entre les clients de différentes banques”.
Pour l’historique de ce système, il faut savoir que SWIFT créé en 1973, par une société privée basée en Belgique a bâti un réseau titanesque de messagerie ultra-sécurisée dédiée aux opérations financières. Dans les faits, le virement SWIFT est un moyen sécurisé pour envoyer de l’argent à l’étranger. Il est utilisé par la majorité des banques pour les virements internationaux effectués hors de la zone euro. Ainsi, SWIFT agit en tant qu’intermédiaire facilitant le transport des messages contenant des instructions de paiement entre les institutions financières impliquées dans une transaction. Dans le détail, il est à retenir que SWIFT ne gère pas de comptes pour des particuliers ou d’institutions financières, et ne détient pas de fonds ou d’actifs financiers. Un virement SWIFT est donc un virement entre deux comptes bancaires fait via la messagerie financière de la société éponyme SWIFT et concerne un espaceéconomique qu’on appelle aussi SWIF.
Aujourd’hui, cette coopérative qui regroupe plus de 11 000 établissements bancaires dans 200 pays, joue un rôle considérable dans les rouages de la finance internationale. En 2021, le réseau a transmis environ 10,6 milliards d’ordres de paiement à travers le monde. Par ailleurs, de par le passé, cette déconnexion a déjà été effective après les essais de tirs de missile de la Corée du Nord en 2017, puis contre l’Iran entre 2012 et 2016 et rétablie en 2018 par Donald Trump. Elle avait été également envisagée contre la Russie lors de l’annexion de la Crimée en 2014.
Moustapha Dia