Le Sénégal a enregistré des avancées dans la composition de son mix énergétique. En plus des capacités de production relatives aux énergies fossiles, il augmente les sources d’énergies propres. D’ailleurs, les capacités en énergies renouvelables dépassent aujourd’hui la barre des 30 % de ce mix énergétique, selon Issa Dione, le directeur de Cabinet du Ministre du Pétrole et des Énergies.
Notre pays fait son petit bonhomme de chemin dans la production d’énergies renouvelables. Plusieurs centrales solaires et éoliennes sont venues renforcer le parc de production, a souligné Issa Dione, le directeur de Cabinet du Ministre du Pétrole et des Énergies (Aïssatou Sophie Gladima).
Ainsi, les capacités en énergies renouvelables représentent aujourd’hui près de 32 % du mix énergétique, a-t-il expliqué, lors d’un atelier axé sur le secteur énergétique, organisé par la CNES en partenariat avec l’Association sénégalaise pour le Développement de l’Energie en Afrique (ASDEA). Selon lui, l’éolienne et le solaire sont en plein essor tandis que l’hydroélectricité est acquise grâce au nouveau réseau interconnecté de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) et l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG). « L’effet combiné de ces différents projets a permis de réduire le déficit de production et de gagner quasiment le pari de la disponibilité de l’énergie en qualité et en quantité suffisante », a déclaré Issa Dione. Le Sénégal vise l’accès universel à l’électricité en 2025. Dans ce sens, le coût des investissements nécessaires est chiffré, d’après lui, à plus de 700 milliards de FCFA. «Cette ambition est à la portée de notre pays grâce notamment aux importantes ressources pétrolières et gazières de notre sous-sol », a-t-il affirmé au cours de l’atelier.
Défis économiques
Depuis 2018, le Sénégal s’est doté d’une stratégie dite gaz to power. « Il s’agit de produire de l’électricité à partir du gaz domestique avec un triple objectif : une énergie compétitive pour les entreprises, abordable pour les ménages et moins polluante pour l’environnement », a-t-il expliqué. En outre, le Sénégal a le privilège de mener deux développements de projets pétroliers majeurs : Grande Tortue – Ahmeyim (GTA) et Sangomar. Selon lui, les projets avancent bien malgré les défis stratégiques, économiques, environnementaux, sociaux, sécuritaires et institutionnels qui se posent.
Le directeur de Cabinet du Ministre du Pétrole et des Energies estime que pour relever ces nombreux défis, il est indispensable de décloisonner les barrières qui freinent la synergie d’actions entre les parties prenantes en vue d’établir une confiance commune entre interlocuteurs du secteur.
PSE et dynamisme économique
Il a précisé que le Sénégal ne veut pas seulement vendre des produits bruts. Pour mieux valoriser son pétrole et son gaz, notre pays a entrepris de réadapter son infrastructure de raffinage. C’est ainsi que la Société Africaine de Raffinage (SAR) s’est engagée dans une modernisation de ses unités pour mieux s’adapter au pétrole sénégalais mais aussi pour augmenter ses capacités de production. L’objectif principal est d’assurer l’approvisionnement du pays en produits pétroliers de bonne qualité, accessibles, à moindre coût, mais aussi tenant compte de la protection de l’environnement.
Par ailleurs, il a souligné que le PSE (Plan Sénégal Emergent) a permis de booster le dynamisme économique du pays, de façon significative et structurelle, avec des taux de croissance du PIB, en moyenne de 6 à 7 % sur la période 2014-2019. Seulement, sans un secteur énergétique fort et dynamique, cette émergence sera un vœu pieux, a-t-il noté. Ainsi, l’autorité a fait du secteur énergétique un des piliers de son plan de développement. « Il s’agit de garantir un accès large et fiable à une énergie peu coûteuse, pour la consommation des ménages et des entreprises ». Néanmoins, Issa Dione a admis que d’importants défis restent à relever pour être à la hauteur des attentes.
Birame GUENE