La stratégie d’Ecobank visant à introduire toujours plus de titres d’investissement dans sa base des revenus porte des fruits. Le groupe basé à Lomé peut ainsi stabiliser son produit d’exploitation bancaire tout en limitant la portée des risques et des charges.
Selon ses indicateurs financiers de l’année 2021(non encore audités), la holding bancaire panafricaine Ecobank Transnational Incorporated (ETI) a acquis pour 3,94 milliards $ de titres d’investissement au cours de la période de référence. C’est une hausse de 15% comparé à l’acquisition de ces actifs au terme de l’année 2021. Dans le même temps, on note que l’encours des crédits à la clientèle non bancaire n’a évolué que de 3,7%.
Au total, la valeur des titres d’investissement, combinée à celle des bons du trésors et produits assimilés, s’est achevée sur un montant de 8,5 milliards $. Elle est en progression de 8,16%, en comparaison avec son niveau de 2020 et représente désormais 31% de la valeur totale des actifs consolidés d’ETI. Cette orientation vers les titres d’investissement et autres produits financiers qui génèrent des rendements fixes, a permis de maintenir une croissance sur les revenus d’intérêt, tout en réduisant le niveau des risques.
En effet, même si les revenus des prêts aux clients (corporate, commerciaux et individus) ont progressé de 27 millions $, ceux des titres d’investissement ont augmenté de 72,8 millions $, soit trois fois plus. Aussi la quasi-totalité des charges d’intérêts sont le fait de la clientèle. Le poids des titres d’investissements et des bons du trésor dans l’actif et les revenus est une hypothèse qui pourrait expliquer la prudence du groupe à reverser les dividendes à ses actionnaires.
Par ailleurs, même si le risque crédit est en recul, de même que le poids des charges bancaires sur le revenu, on note que les dépréciations comptables sur les crédits et les avances à la clientèle ont augmenté, passant de 312 millions $ en 2020 à 356,8 millions $ en 2021. Enfin, le résultat net part du groupe en hausse de 6014,5% est surtout le fait de la non-répétition d’une provision sur la baisse de l’écart entre le prix d’achat et la valeur de certain de ses actifs.
Les investisseurs d’ETI réagissent différemment à l’annonce de ses résultats annuels. Sur la Bourse régionale des Valeurs Mobilières d’Abidjan, le titre, après avoir continuellement progressé entre juin et novembre 2021, est en train de réaliser un deuxième mois de baisse, en cette fin de janvier 2022. Au Nigeria cependant, la valeur d’ETI a positivement évolué sur le Nigerian Stock Exchange et se retrouve à son niveau le plus élevé depuis le 2 avril 2019 (12,5 nairas).
Les décisions des administrateurs sur les dividendes seront suivies de près. Même si les deux actualités ne sont pas forcément liées, on peut noter qu’entre septembre 2021, lorsque l’action du groupe était à ses niveaux les plus bas des dix dernières années (4 nairas), et décembre 2021, Alain Francis Nkontchou, son président du conseil d’administration et directeur non exécutif, a acquis pour 131,3 millions de ses titres. Une marque de confiance d’un acteur interne qui devrait rassurer les attentes des investisseurs extérieurs.
(Agence Ecofin)