AUGMENTATION DE SES PARTS DANS LE CAPITAL DE LA SAR Le Sénégal réaffirme son option de maintenir l’activité de raffinage

Il fut un temps où l’activité de raffinage n’intéressait plus grand monde. Il aura alors fallu une détermination sans faille du gouvernement du Sénégal, pour maintenir en vie la Société Africaine de Raffinage (SAR). Aujourd’hui, avec la décision prise d’augmenter ses parts dans le capital de la SAR, le Sénégal réaffirme son option de maintenir l’activité de raffinage.

Avec la production prochaine de pétrole au Sénégal, le gouvernement semble maintenant être en position de force. Le contexte a changé et l’activité de raffinage est redevenue  rentable, pour un Sénégal pays producteur de pétrole. On est plus dans le contexte où, les majors, à l’époque majoritaire dans le capital de la SAR, voulaient imposer l’abandon de l’activité de raffinage au profit exclusif de l’activité commerciale.  Ce changement de contexte  a poussé le gouvernement du Sénégal, à  prendre l’option de revenir en force dans le capital de la Société africaine de raffinage. Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall a révélé, ce mardi 21 décembre 2021,  lors d’une rencontre sur les hydrocarbures, que l’Etat du Sénégal a décidé de prendre des parts plus importantes, que celles qu’il  détient actuellement dans le capital de la  SAR. Le chef de l’Etat sénégalais justifie cette décision, par l’exploitation prochaine des ressources pétrolières découvertes au Sénégal, selon une dépêche de l’Agence de Presse sénégalaise.

Il y a quelques années en effet, au moment de la crise énergétique, la plupart des majors pétroliers, présents dans le tour de table de la SAR, avaient abandonné le navire au prétexte que l’activité de raffinage n’était plus rentable. Pour ces majors, il ne fallait maintenir que l’activité commerciale. Cela voulait dire pour eux,  que la SAR n’allait plus importer des produits noirs, mais plutôt des produits blancs. La société pétrolière n’aurait plus alors comme activité que de vendre des produits pétroliers déjà traités. Ce qui signifiait des pertes d’emplois très importants.

Le gouvernement de l’époque s’était opposé à cette option et avait décidé de ne plus se contenter de ses 10% de minorité de blocage, car tout marchait bien, mais d’acheter les parts de ces majors qui voulaient entraîner une catastrophe économique et sociale. Ces parts  en tout cas pour une grande partie, avaient été ensuite vendues au groupe Bin Laden, lequel s’était engagé à répondre à la préoccupation du Sénégal : développer l’activité de raffinage. Cela veut dire que le Sénégal a toujours opté pour le maintien de la SAR, avec toutes ses composantes, même quand il n’avait pas toutes les cartes en main.

Aujourd’hui que la situation a fondamentalement changé, avec l’exploitation prochaine de son pétrole, il est normal que le Sénégal veuille reprendre le contrôle de cette société extrêmement importante dans l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. C’est pourquoi,  de 46 %, selon l’APS,  la participation de l’Etat du Sénégal au capital de la SAR  va passer à 49 %. Cela pour permettre à la SAR de raffiner le pétrole sénégalais. En effet,  ‘’Il serait paradoxal de produire du pétrole et de l’envoyer dans d’autres raffineries’’ a rétorqué  à juste raison le président de la République du Sénégal.