Wave et Orange money continuent de se livrer une rude concurrence via des offres de prix avec des tarifs à 0 % sur certains segments de leurs offres de services. Cette bataille pour acquérir et conserver une plus grosse part de marché ne sera pas sans conséquences.
Pour faire bouger les lignes et secouer le baobab Orange money, lequel avait réussi à dompter wari, la société Wave a opté pour une stratégie très simple : faire baisser les tarifs. Wave est à 1% sur certains services qu’il offre et applique carrément la gratuité sur d’autres segments. Une aubaine pour les consommateurs. Dans leur grande majorité en effet, ils ont toujours considéré les tarifs d’Orange money comme trop coûteux. C’est la raison pour laquelle, Wave a pu avec sa stratégie conquérir beaucoup de clients à Orange money et à acquérir des parts de marché importantes en un laps de temps.
Cette stratégie est –elle viable dans le long terme
Les gains pour Wave en terme de parts de marché sont certains. Aujourd’hui, wave s’est imposé comme l’un des premiers opérateurs sur le marché du transfert via mobile. Cela a poussé Orange money à redresser une première fois ses tarifs. Une action qui semble-t-il n’a pas eu les effets souhaités. En tout cas, les responsables de Sonatel ont jugé utile de procéder quelques mois seulement après le premier redressement de leurs tarifs, d’effectuer un second réglage. Et là, ils sont devenus plus agressifs, en allant même en-dessous de ce que la Fintech wave offre, 0,8%. Ils sont en train, ainsi, de suivre wave sur cette stratégie très « hasardeuse » que l’on peut qualifier de dumping. A long terme, elle aura des effets sur les chiffres d’affaires des deux opérateurs. Car, ils sont en train de faire l’affaire des clients mais à quel prix ? Wave s’est apparemment bien préparé. Il est assis sur un matelas financier, qui pourra lui garantir sans doute des pertes pendant encore quelques années. Toutefois, si la résistance d’Orange money se poursuit encore longtemps, la compagnie américaine pourrait-elle continuer sur cette lancée. Elle a procédé à une levée de fonds récemment, 200 millions de dollars, certainement pour pouvoir maintenir ce rythme, en mettant à la disposition de ces différentes filiales de l’argent frais pour leur permettre de supporter les pertes. La Sonatel qui avait trouvé dans le mobile money la poule aux œufs d’or, l’opportunité de rebondir face à la rude concurrence a dû mobiliser son intelligentsia, pour organiser la résistance. Ils ont sans doute mobilisé beaucoup de moyens pour résister à la vague bleu de la marque au pingouin. Le terrain est très glissant. Et toute chute risque d’être fatale. Dans ces conditions, c’est une bataille rude, un combat à mort qui s’annonce. Lequel d’entre ces deux opérateurs cédera ? Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura parmi les trois acteurs qui sont dans ce secteur un qui va payer les pots cassés. Ce ne sera ni ces opérateurs encore moins les clients.
Disparition des revendeurs et autres petits distributeurs
Si Orange money a tenu à rassurer les revendeurs sur leur avenir, quand il annonçait ses nouveaux tarifs, c’est bien qu’il y a péril en la demeure. Ces derniers face au chômage endémique ont choisi cette opportunité que leur offrait le transfert d’argent via mobile. Cette guerre des tarifs entre les deux opérateurs leur a ôté tout espoir de survie. Cette bataille, va occasionner des pertes d’emploi importantes. Beaucoup de revendeurs ont mis la clé sous le paillasson. Ils ne s’en sortent plus avec ces tarifs. Et le projet tant claironné par le régime de Macky Sall ‘’kheyou ndaw gni’’ va en recevoir un sacré coup