La journée mondiale de la pêche célébrée, le 21 novembre 2021, a été l’occasion pour les acteurs de la pêche au Sénégal de dénoncer la présence des bateaux étrangers qui participent à la rareté des ressources halieutiques dans les eaux sénégalaises. D’après l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), dans sa publication ‘’Situation Economique et sociale (SES) 2017-2018’’, le Sénégal n’a pas d’autres choix que de s’investir dans l’aquaculture.
En proposant une telle orientation, l’ANSD cite un rapport de la Banque mondiale (BM) intitulé ‘’Fish to 2030 : Prospects for fisheries and aquaculture, 2014’’, qui indique que 62% du poisson consommé en 2030 sera produit par l’aquaculture. En effet, soutient la BM, la croissance de ce sous-secteur pourrait permettre de répondre à une demande croissante en produits aquatiques et pourrait participer à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté, et à combler le gap des pêches de capture. Dans ce même sillage, l’ANSD rappelle que d’après les prévisions du PSE, la production de l’aquaculture pourrait contribuer à hauteur de 10% du volume total des pêches de capture, autrement dit, près de 50 000 tonnes de produits halieutiques et à la création de 20 000 emplois au Sénégal avant 2023. Ainsi, l’ANSD renseigne que la production aquacole est passée de 1 011 tonnes en 2017 à 1 109 tonnes en 2018, soit une progression de 9,7%. Toutefois, la valeur marchande de cette production s’est réduite de 24,3% sous l’effet d’une dépréciation des prix.
Par ailleurs, Greenpeace Afrique en appelle à des actes forts de la part de l’Etat du Sénégal pour préserver les activités de pêche. Il s’agit de la signature du décret de reconnaissance du métier des femmes transformatrices par l’Etat du Sénégal, de l’arrêt des usines utilisant du poisson frais pour produire de la farine et de l’huile, plus de transparence dans la gouvernance du secteur de la pêche, à commencer par la publication de la liste des navires de pêche industrielle autorisés au Sénégal et une gestion efficace et durable des stocks de poissons partagés par les pays côtiers en Afrique de l’Ouest.
Moustapha DIA