La stratégie d’endettement adopté, par le Sénégal, à partir de 2011 et dont la mise en œuvre a débuté à partir de 2012, semble donner des résultats satisfaisants. Même si le rythme auquel le pays s’endette reste complexe.
En 2011, avant la mise en œuvre de sa nouvelle Stratégie d’endettement, plus de 63% de la dette contractée par le Sénégal devait être remboursée en 1,25 an. Pratiquement un an seulement après l’avoir contracté, selon le Directeur de la Dette publique, Babacar Cissé.
La mise en œuvre de la nouvelle Stratégie a fait baisser drastiquement ce taux, le ramenant à 11%, en 2021. Avec la mise en place d’une Direction de la Dette publique, le gouvernement du Sénégal avait une idée claire de la politique qu’il voulait mener dans le cadre de son endettement. Il s’agissait en effet, d’obtenir un allongement des maturités et d’avoir des taux intéressants. C’est ainsi que, le gouvernement du Sénégal a décidé en premier, de miser d’abord sur les ressources concessionnelles, ensuite les ressources semi-concessionnelles et enfin la dette commerciale. Le Sénégal a également élargi son spectre avec des pays comme la Chine, l’Inde, et la Turquie entre autres ; et procédé au reprofilage de sa dette.
Cependant, en dépit de toutes ces actions salutaires et positives dans le cadre de la gestion de sa dette, le Sénégal a vu le niveau de sa dette augmenter. En effet, en fin 2020, l’encours de la dette du Sénégal était de 62,8%, à presque 7 points de pourcentage du plafond communautaire, fixé à 70% du Pib. Cette évolution particulièrement rapide s’explique, selon le Directeur de la Dette publique par les importants projets d’investissements publics de ces dernières années.
C’est ainsi que la dette intérieure a connu une forte progression atteignant 19,5% du Pib, en 2020. Elle est composée de la dette émise sur le marché financier régional, avec une prédominance obligataire (80% du stock en 2020). D’après le Directeur de la Dette publique, c’est un choix voulu en raison des taux fixes. En parallèle, la dette extérieure essentiellement composée d’obligations est à 80,5% du Pib, en fin 2020. Elle reste encore dominée à plus de 68% par les emprunts concessionnels et semi-concessionnels, selon Babacar Cissé, qui ajoute que la dette commerciale avec les Eurobonds est à 31,6%.