Il aura réussi un challenge avec le lancement de la liaison AIBD-New-York-Washington. Ibrahima Kane, pour ne pas le nommer, fait monter petit-à-petit Air Sénégal, sans fioriture, dans les altitudes du ciel africain, européen et américain.
Le Sénégal s’est essayé à la mise en place d’une compagnie aérienne à plusieurs reprises. Toutes les tentatives se sont soldées par des échecs. Mais avec la mise en service de son nouvel aéroport, il fallait élever la vision. C’est ce qui a été fait avec la création d’une compagnie aérienne, Air Sénégal SA. A la différence des compagnies qui l’ont précédé, cette dernière a pris le choix d’aller vers des investissements utiles, notamment avec l’acquisition d’appareils flambant neufs. Ces choix sont justifiés par les ambitions du gouvernement qui projette de faire de Dakar un hub aérien. Dans ce cadre, après un aéroport moderne, il faut une compagnie aérienne compétitive, à la tête de laquelle doit se trouver des dirigeants conscients des enjeux et engagés pour l’atteinte des objectifs fixés.
C’est sans doute, cela qui a poussé le chef de l’Etat, Macky Sall a porté son choix, pour diriger la compagnie aérienne nationale, sur Ibrahima Kane. Le polytechnicien a déjà fait ses preuves ailleurs. Il a en effet contribué à la réalisation de plusieurs projets du Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS), à la tête duquel, il s’est retrouvé après le départ d’Amadou Hott, à la Banque Africaine de Développement (BAD). Discret, il n’en est pas moins efficace. L’homme qui a engrangé plus d’une vingtaine d’années d’expérience ici au Sénégal, et dans d’autres pays, a les épaules assez larges pour relever le défi de faire d’Air Sénégal , une compagnie aérienne boxant dans la catégorie des ténors, du moins sur le continent africain où les grandes compagnies comme Ethiopien Airlines, South africa Airways , Royal air Maroc, capitalisent toutes plus d’un demi-siècle d’existence.
Il faut donc rendre rentable la compagnie Air Sénégal, et rapidement en faisant des choix bien réfléchis, mais aussi audacieux. Ce n’est pas une tâche facile dans un milieu où la concurrence est très rude. Exister à côté d’Air France sur la liaison Dakar-Paris-Dakar n’est pas du tout évident, mais c’est sans doute le prix qu’il faut payer pour atteindre ses objectifs. La jeune compagnie aérienne sénégalaise sous la conduite d’Ibrahima Kane, continue malgré tout à tirer son épingle du jeu, des années après le départ de son premier directeur général, le Français Philippe Bohn.
Les effets de la COVID 19 ont eu un impact considérable sur l’activité d’Air Sénégal, comme c’est le cas d’ailleurs pour beaucoup d’autres compagnies aériennes. Air Sénégal sous la dictée de son patron continue, quand bien même d’avancer. C’est ainsi que le 02 septembre 2021, il s’est ouvert le ciel américain, avec le premier vol sur la liaison Dakar- New York- Washington. Elle se positionne ainsi, sur un marché très concurrentiel, mais elle peut arriver à s’imposer sur une telle desserte, car la position de Dakar est un atout. Le défi à relever maintenant reste, celui de faire converger beaucoup de voyageur sur Dakar, pour les convoyer vers les Etats-Unis. La proximité de Dakar avec la Capitale américaine pourra constituer cet atout, que le Sénégal devra utiliser pour faire de son aéroport ce hub sous-régional, et réussir le pari de desservir toutes les destinations à partir de l’aéroport Blaise Diagne à bord des appareils d’Air Sénégal.